Où êtes-vous allées belles du temps naguère,
Gamines des faubourgs aujourd'hui oubliés,
Manon de quatre sous, Julie cache-misère,
Qui traîniez votre ennui dans nos rues éventées.

Vous les avez aimé ces gamins en galère,
Gosses de presque rien aux gilets ravaudés,
Vous n'aviez qu'un salon, celui de la barrière,
Les trottoirs du canal et ses quais désolés.

En avons-nous rêvé de lieux imaginaires,
De vent dans les cheveux et de blonds cocotiers,
Où nous irions un jour quand on serait notaire,
Chanteur ou président ou même aventurier.

On s'aimait simplement sans fard et sans manières,
Conscients que dans nos yeux les vôtres s'éclairaient,
Vous n'aviez ni coiffure, ni bleu sur les paupières,
Le rouge de vos joues, le vent l'y déposait.

Ce temps a disparu comme les rues de naguère,
Les berges du canal et les quais désertés,
Dans les froides allées je marche solitaire,
Cherchant je ne sais qui, de ne sais quelle année.

Qu'êtes-vous devenues mes ardentes drôlières,
Avez-vous abordé les plages tant rêvées,
Les lagons alanguis, le vent sur la barrière,
Et la plume légère d'indolents cocotiers.

Sans doute êtes-vous là dans la vie ordinaire,
Usées par des marmots pas toujours désirés,
Assurant sans entrain les corvées journalières,
Sans le temps d'un regard sur vos tendres années.

Magnifique écrit, vraiment c'est un plaisir de te lire...

Le temps passé est sûrement ancré dans leur mémoire !

Un grand et un grand merci pour ce beau poème.

il est magnifique ton texte merci

Merci Luciole pour tes félicitations, un agrément de ta part, grande poétesse, vaut tous l'or du monde.
amitiés
Shangaan

Magnifique écrit !!!
vraiment c'est un plaisir de te lire...

tout mon amitié !!!

Salut Shangaan
Tendre regard et hagard état de regret sue les années tendres du bon vieux temps!J'ai bien aimé ce flash-back des choses dont ma foi je regrette la disparition
Merci pour le partage
Amitiés
FARID

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




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Mon cher Farid, je suis le premier à regretter le temps de naguère, car avec lui nos belles années se sont envolées. Mais il faut regarder devant soi n'est-ce pas, et faire le mieux possible le bout de chemin qui nous reste.
amitiés
Shangaan

Douceur,
La plume est le seul outil dont je me serve à peu près bien, alors pourquoi ne pas ressusciter par son intermédiaire les fantômes d'autrefois ?
je t'embrasse
Shangaan