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     Mon zyziphe et ma zĂ©olite ( DĂ©diĂ© Ă  l'âme de Mahmoud Darwich )
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Expéditeur Conversation
Amedyaz
Envoyé le :  16/6/2009 0:24
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Mon zyziphe et ma zéolite



Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich



Le poète ne meurt
Le poème demeure
Rendez-lui ses larmes
Son verbe qui charme
Sa Palestine terre sacrée douillet berceau
Qu'on piétine atterre à taire prend d'assaut
A l'enfant qui chante l'Intifadah de la pierre
Et pour la paix des braves déclame la prière
Mon zyziphe et ma zéolite
Mon histoire de troglodyte
Notre errance
Notre espérance
Notre enfance
Que vos rires moqueurs et vos airs vaniteux
Que vos roues de paons et vos tons de loups
Que vos longs nez et vos sous pâles et piteux
Que vos dés cons et vos bons vains atouts
Aillent au diable et boivent la mer
Se taillent illico et pipent mot amer
O mère qu'il a pleurée!
De ses perles sages messages de mésange à l'ange
Mirages outrages et ramages Ă  l'engeance Ă©trange
O mère qu'il a élue!
Ma tante tendre colombe
L'ailée douceur blessée
Qui meurtrie du firmament tombe
Que lui l'olivier le verbe et moi
N'avons jamais délaissée
Et qui nous a noyés de bonté choyés d'émoi
Face à une race inouîe de rapaces déchus
Nous avons hissé l'entente et l'amour
Nous avons brandi l'étendard de l'Humanité
Du golfe Percique Ă  l'Atlantique
De l'Arctique au Pacifique
Nous avons su aimer estimer nos semblables
Comme nous adorons le zyziphe et la zéolite
Le pain et le café de nos mères
L'arganier et la montagne fière
Nous disons les peines la joie la résistance l'humour
Nous disons nos vers rimés et libres assagis d'humilité
Nos vocables irrévocables
Nos rĂŞves
Nous n'habitons plus que le poème notre nouvelle patrie
Nous n'hésitons plus à pleurer nos âmes meurtries pétries
Rendez-lui ses larmes
Rendez-moi mon arme
Et quittez ma mémoire


Farid





----------------
"Je n'existe que dans la mesure oĂą j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

abouhoda
Envoyé le :  16/6/2009 1:15
Plume d'or
Inscrit le: 17/7/2007
De: Maroc
Envois: 1767
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salam ami poète Farid
Un bel hommage à la mémoire du feu Mahmoud derwich le grand poète Arabe qui a défendu la palestine par ses poèmes qui restent éternels
Eh oui le poète ne meurt ....

Merci pour ce magnifique partage


----------------
la vie n'est qu'un voyage dans le temps et l'humanité n'est pas éternelle Soyons donc optimistes

loubay_k
Envoyé le :  16/6/2009 2:48
Plume d'argent
Inscrit le: 14/3/2006
De: Khénifra 54000 - Maroc
Envois: 500
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Bonsoir Amedyaz


...Ami, parler de Notre Mahmoud Darwich c'est lever le voile
ou le linceul sur ce Poète Palestinien Hors pair. Il faut chercher,
suivre toute sa carrière de grand combattant, qui par sa plume,
son exil, sa force et sa détermination a su nous mettre tous dans
la cause palestinienne. Cette cause qui a duré trop longtemps et
qui restera la pomme de discorde pour le monde entier...
J'ai pris ces deux extraits pour " montrer le sens, la prévoyance,
la lutte par les mots et avec les mots..."

Mes amitiés de l'autre rive


S’envolent les colombes

Extrait du recueil Plus rares sont les roses, traduit de l’arabe par Abdelatif Laabi, ed. Toukbal, Casablanca, 1986.

S’envolent les colombes
Se posent les colombes

Prépare-moi la terre, que je me repose
Car je t’aime jusqu’à l’épuisement


Ton matin est un fruit offert aux chansons
Et ce soir est d’or
Nous nous appartenons lorsque l’ombre rejoint son ombre dans le marbre


Je ressemble Ă  moi-mĂŞme lorsque je me suspends
Au cou qui ne s’abandonne qu’aux étreintes des nuages
tu es l’air se dénudant devant moi comme les larmes du raisin
L’origine de l’espèce des vagues quand elles s’agrippent au rivage
Et s’expatrient
Je t’aime, toi le commencement de mon âme, toi la fin
S’envolent les colombes
Se posent les colombes


Mon aimé et moi sommes deux voix en une seule lèvre
Moi, j’appartiens à mon aimé et mon aimé est à son étoile errante
Nous entrons dans le rêve mais il s’attarde pour se dérober à notre vue
Et quand mon aimé s’endort je me réveille pour protéger la rêve de ce qu’il voit
J’éloigne de lui les nuits qui ont passé avant notre rencontre
De mes propres mains je choisis nos jours
Comme il m’a choisi la rose de la table
Dors, ô mon aimé
Que la voix des murs monte Ă  mes genoux
Dors, mon aimé
Que je descende en toi et sauve ton rêve d’une épine envieuse
Dors, mon aimé
Sur toi les tresses de ma chevelure. Sur toi la paix
(...) J’ai vu le pont
L’Andalousie de l’amour et du sixième sens
Sur une larme désespérée
Elle lui a remis son cœur
Et a dit : l’amour me coûte ce que je n’aime pas
Il me coûte mon amour
Puis la lune s’est endormie
Sur une bague qui se brisait
Et les colombes se sont envolées
L’obscurité s’est posée
Sur le pont et les amants
S’envolent les colombes
S’envolent les colombes


Extrait du recueil Ne t’excuse pas

DĂ©pose ici et maintenant la tombe que tu portes
et donne Ă  ta vie une autre chance
de restaurer le récit.
Toutes les amours ne sont pas trépas,
ni la terre, migration chronique.
Une occasion pourrait se présenter, tu oublieras
la brûlure du miel ancien.
Tu pourrais, sans le savoir, ĂŞtre amoureux
d’une jeune fille qui t’aime
ou ne t’aime pas, sans savoir pourquoi
elle t’aime ou ne t’aime pas.
Adossé à un escalier, tu pourrais
te sentir un autre dans les dualités.
Sors donc de ton moi vers un autre toi,
de tes visions vers tes pas,
et élève ton pont
car le non-lieu est le piège
et les moustiques sur la haie irritent ton dos,
qui pourraient te rappeler la vie !
Vis, que la vie t’entraîne
Ă  la vie,
pense un peu moins aux femmes
et dépose
ici
et maintenant
la tombe que tu portes !


Jamais nos exils ne furent vains, jamais en vain nous n’y fûmes envoyés, leurs morts s’étendront sans contrition. Aux vivants de pleurer l’accalmie du vent, d’apprendre à ouvrir les fenêtres, de voir ce que le passé fait de leur présence et de pleurer doucement et doucement que l’adversaire n’entende ce qu’il y a en eux de poterie brisée. Martyrs vous aviez raison. La maison est plus belle que le chemin de la maison. En dépit de la trahison des fleurs. Mais les fenêtres ne s’ouvrent point sur le ciel et l’exil est l’exil. Ici et là bas. Jamais en vain nous ne fûmes exilés et nos exils ne sont passés en vain.

anonyme
Envoyé le :  16/6/2009 7:54
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
gribou
Envoyé le :  16/6/2009 10:48
Plume d'or
Inscrit le: 1/4/2009
De:
Envois: 782
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )

Merci ami Farid pour ce bel hommage Ă  Mahmoud Darwiche, Ă  deux mois de l'anniversaire de son voyage


Quelques-unes de ses Ĺ“uvres traduites :

Les Poèmes palestiniens de Mahmoud Darwich, Paris, Cerf, 1970
Rien qu'une autre année : autobiographie poétique 1966-1982, Paris, Minuit 1983
Palestine mon pays : l'affaire du poème, Paris, Minuit 1988
Plus rares sont les roses, Paris,Minuit 1989
Chronique de la tristesse ordinaire, suivi de Poèmes palestiniens, Paris, Cerf 1989
Au dernier soir sur cette terre, Arles, Actes Sud 1994
Une mémoire pour l'oubli, Arles, Actes Sud 1994
Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? , Arles, Actes Sud 1996
La Palestine comme métaphore : entretiens traduits par Elias Sanbar, Paris, Sindbad/ Actes Sud
La terre nous est étroite et autres poèmes, Paris, Gallimard, 2000
Le lit de l'étrangère, Arles, Actes Sud, 2000
Murale , Arles, Actes Sud, 2OO3
Etat de siège, Paris, Sindbad/ Actes Sud 2004
Ne t'excuse pas, Paris, Sindbad/ Actes Sud 2006
Entretiens sur la poésie, Paris, Sindbad/ Actes Sud, 2006
Comme des fleurs d'amandiers, ou plus loin, Paris, Actes Sud, 2007



__________________________________________________________________________________


Mahmoud Darwich est mort?
Quel mensonge!
Ne parlez pas de la mort
D'un bel oiseau!
Le mot seul glace
Aussitôt prononcé!
Mahmoud Darwich n'est pas mort
Mahmoud Darwich ne meurt pas
Mahmoud Darwich n'est qu'en voyage
pour se reposer du mensonge
De ce monde atone
De ce monde menteur
Qui fait, et n'arrĂŞte pas
De faire semblant
Et s'obstine Ă  s'enlaidir
Quand le jour se lèvera
Quand notre jour se lavera
De la nuit
Notre poète reviendra
Repose-toi Mahmoud
Repose -toi mon ami

Le 10/ 9/ 2008




Honore
Envoyé le :  16/6/2009 11:00
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39530
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Merci à toi qui m'a ainsi permis d'apprécier le cœur et l'esprit d'un grand poète que le cri de tes mots ne peuvent qu'honorer.
HONORE
Amedyaz
Envoyé le :  16/6/2009 14:50
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salam Abouhoda
Azul Karim Loubay
Salut Phil
Salam Gribou
Salut Honore

je vous remercie pour tout et surtout pout vos ajouts(Karim et gribou) quant à notre grand poète Mahmoud Darwich
Amitiés
farid


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"Je n'existe que dans la mesure oĂą j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

jp183
Envoyé le :  16/6/2009 15:38
Plume de platine
Inscrit le: 6/1/2009
De: La mer, le ciel, la terre
Envois: 9174
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Tes poèmes, cher Farid, sont toujours foisonnants d'images poétiques et j'en suis friand!
Amitiés de JP et bravo.


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Vivre ses rĂŞves

Amedyaz
Envoyé le :  16/6/2009 23:35
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut Jean-Paul
Je n'arrive pas à savoir pourquoi la poésie dite universelle et huamniste demeure une fille maudite de la poésie;est-ce parce que les poètes préfèrent la poésie pleurnicharde et excentrique ou sentimentale?
merci pour ton bon et bref commentaire
Amitiés
farid


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douceur3
Envoyé le :  17/6/2009 3:47
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 14/11/2008
De: SAYABEC, QC, CANADA
Envois: 14294
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
un magnifique hommage cher Farid !


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Lire, c’est rencontrer du monde, au plus profond de soi.

Hesperance
Envoyé le :  17/6/2009 5:43
Plume de platine
Inscrit le: 14/1/2008
De: France (Picardie)
Envois: 4543
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Merci Farid pour ce superbe poème...

Merci Mahmoud Darwich, que j'ai pas eu le plaisir de lire encore mais les grands poètes humanistes ne meurent jamais.

Merci Gribou pour les adresses d'Ă©ditions afin de trouver les livres..

Je sens que je vais compléter ma culture... J'ai juste un léger problème, pendant tant d'années j'ai lu avant de m'endormie, et c'était une nécessité... et maintenant je m'écroule comme un plomb ! Je n'arrive plus à trouver le temps de lire, il va falloir que je m'organise...


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Désolée, mon état de santé ne me permet plus de faire les mises en pages de recueils.

Amedyaz
Envoyé le :  18/6/2009 0:09
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
mesdames frisson et hesperance
je vous salue cordialement ert vous remercie pour vos très bonnes appréciations
Amitiés
farid


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Manet




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omary
Envoyé le :  18/6/2009 0:23
Plume d'or
Inscrit le: 10/6/2007
De: France
Envois: 551
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Toujours cette belle ériture de notre poète ,j ai bien aimé ce magnifique texte dont les mots sont riches!
merci et bonne continuation
tamouchte


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La vie, c'est ce qui vous arrive lorsque vous avez prévu autre chose.

Beety Talmadge

http://omriya.unblog.fr/

janov
Envoyé le :  18/6/2009 0:28
Plume d'or
Inscrit le: 22/4/2009
De: lyon
Envois: 1697
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
des mots taillés dans le roc d'une montagne de revolte d'indignation qui me vont droit a l'ame ..................j'ai ecrit mille pages sur la Palestine .....tu touches la un point tres sensible ....merci frere


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VULNERANT OMNES,ULTIMA NECAT

ethiel
Envoyé le :  18/6/2009 0:36
Plume d'or
Inscrit le: 31/10/2008
De:
Envois: 1387
*
*


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loubay_k
Envoyé le :  18/6/2009 2:07
Plume d'argent
Inscrit le: 14/3/2006
De: Khénifra 54000 - Maroc
Envois: 500
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut Tout Le Monde

...Pour enrichir davantage le débat, et éclairer l'opinion.
Je mets Ă  la suite des commentaires quelques textes de
Feu Mahmoud Darwich. Sans pour autant nier l'idée de
notre Ami Le Poète Amedyazde clarifier et donner sa juste valeur
au forum par ses écrits percutants et répercutants. Montrer
que la poésie et la musique n'ont pas de frontières ni de
nationalité. C'est de l'universel où chacun peut goûter,
écrire et décrire la condition des poètes en lutte pour la
dignité de leur patrie...

Avec amitiés à tous

Mahmoud Darwich , le célèbre poète palestinien, qui avait subi une opération à coeur ouvert est décédé à l'age de 67 ans,.

Il était l'un des plus grands poètes de langue arabe contemporains, avec une oeuvre marquée, notamment, par les drames de l'exil et de l'occupation vécus par le peuple palestinien.

De notoriété internationale,il vouloir être lu « comme un poète», « pas comme une cause », lui qui avait décidé de préférer les thèmes de l'amour, la vie, la mort à ceux purement politiques de ses débuts. Mais son célèbre poème de 1964, « Identité », sur le thème d'un formulaire israélien obligatoire à remplir, deviendra un hymne repris dans tout le monde arabe.

Une pensée ici ..allah Yarhmou ..

Carte D'Identité

Inscris !
Je suis Arabe
Le numéro de ma carte : cinquante mille
Nombre d'enfants : huit
Et le neuvième... arrivera après l'été !
Et te voilĂ  furieux !

Inscris !
Je suis Arabe
Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine
Et j'ai huit bambins
Leur galette de pain
Les vĂŞtements, leur cahier d'Ă©colier
Je les tire des rochers...
Oh ! je n'irai pas quémander l'aumône à ta porte
Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais
Et te voilĂ  furieux !

Inscris !
Je suis Arabe
Sans nom de famille - je suis mon prénom
« Patient infiniment » dans un pays où tous
Vivent sur les braises de la Colère
Mes racines...
Avant la naissance du temps elles prirent pied
Avant l'effusion de la durée
Avant le cyprès et l'olivier
...avant l'Ă©closion de l'herbe
Mon père... est d'une famille de laboureurs
N'a rien avec messieurs les notables
Mon grand-père était paysan - être
Sans valeur - ni ascendance.
Ma maison, une hutte de gardien
En troncs et en roseaux
Voilà qui je suis - cela te plaît-il ?
Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.

Inscris !
Je suis Arabe
Mes cheveux... couleur du charbon
Mes yeux... couleur de café
Signes particuliers :
Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré
Et ma paume est dure comme une pierre
...elle Ă©corche celui qui la serre
La nourriture que je préfère c'est
L'huile d'olive et le thym

Mon adresse :
Je suis d'un village isolé...
OĂą les rues n'ont plus de noms
Et tous les hommes... à la carrière comme au champ
Aiment bien le communisme
Inscris !
Je suis Arabe
Et te voilĂ  furieux !

Inscris
Que je suis Arabe
Que tu as rafflé les vignes de mes pères
Et la terre que je cultivais
Moi et mes enfants ensemble
Tu nous as tout pris hormis
Pour la survie de mes petits-fils
Les rochers que voici
Mais votre gouvernement va les saisir aussi
...Ă  ce que l'on dit !

DONC

Inscris !
En tĂŞte du premier feuillet
Que je n'ai pas de haine pour les hommes
Que je n'assaille personne mais que
Si j'ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
Ă€ ma fureur !

____________________

Un magnifique poème de Mahmoud Darwich chanté par Marcel Khalifa, "Oummi" (Mère)


Ma Mère

J'ai la nostalgie du pain de ma mère
et le café de ma mère
et la caresse de ma mère...
et mon enfance grandit en moi
Jour après jour
Et j'aime la vie car
Si je meurs,
J'aurai honte des larmes de ma mère!

Prends moi, si je reviens un jour
comme un foulard pour tes cils
et couvre mes os avec l'herbe
Purifiée par tes talons
Et attache-moi...
avec une mèche de cheveux...
avec un fil qui se rattache Ă  ta robe...
Je deviendrai peut ĂŞtre un dieu
Un dieu je deviendrai...
Si j'arrive Ă  toucher le fond de ton coeur!

Mère, mère, mère...
J'ai la nostalgie du pain de ma mère
et le café de ma mère
et la caresse de ma mère...
et mon enfance grandit en moi
Jour après jour
Et j'aime la vie car
Si je meurs,
J'aurai honte des larmes de ma mère!

Fais de moi, si je reviens
un fuel pour allumer ton feu...
et un fil pour le linge sur le toit de ta maison
Car j'ai perdu la force de me lever
Pour la prière de ta journée
J'ai vieilli... ramène les étoiles de mon enfance
Pour que je partage
Avec les petits oiseaux
Le chemin du retour...
Au nid de ton attente.

Mère, mère, mère...
J'ai la nostalgie du pain de ma mère
et le café de ma mère
et la caresse de ma mère...
et mon enfance grandit en moi
Jour après jour
Et j'aime la vie car
Si je meurs,
J'aurai honte des larmes de ma mère!

http://www.afromeet.com/forum/68398-Mahmoud-Darwich.php

vauv
Envoyé le :  18/6/2009 19:15
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Quelle superbe plume cher Farid.
Une belle dédicace pour ce poète que je ne connais pas vraiment mais dont j'ai entendu parler et dont j'ai pu lire la plume grâce à Oasis.
Merci de ce partage.
Sophie.


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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

nad34
Envoyé le :  18/6/2009 19:20
Plume de diamant
Inscrit le: 27/2/2007
De: languedoc roussillon
Envois: 12223
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Farid, comme à ton habitude , un écrit superbe, de belles images en pensées,tu as






crisroche
Envoyé le :  18/6/2009 19:23
Plume de diamant
Inscrit le: 27/7/2008
De: RĂ©sistance
Envois: 13522
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Il reste l'une des grandes voix de la palestine, sans doute la plus belle, celle qui par sa poésie a défendu la cause de ceux dont il a partagé le sort injuste de l'histoire.


----------------

acheudet
Envoyé le :  18/6/2009 19:49
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 26/6/2008
De:
Envois: 3640
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Très bel hommage à ce poète disparu, toujours des mots forts , mais il y a des mots qui m'échappent, (j'espère que tu ne vas pas te moquer) tels que zyziphe , zéolite est-ce le pain et le café ? Désolée de mon ignorance, mais, jusqu'à présent, je n'avais pas encore vu de tels mots. En tout cas, tu es un formidabe poète. et j'aime te lire Amitiés Denise
Amedyaz
Envoyé le :  18/6/2009 23:17
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut Omary
salut karim
Salut Vauv
salut Ethiel
Salut Acheudet
Salut crisroche
Salut nad
Salut janov

Merci pour l'intérêt que vous avez porté à mon poème dédié à l'âme de mahmoud darwich
Un poète immortalisé par sa poésie dédié à sa cause,à sa terre et à son peuple
Amitiés
farid

PS: Je tiens à remercier encore une fois Karim Loubay,le poète de l'autre rive pour les poèmes traduits en français de mahmoud darwich!


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"Je n'existe que dans la mesure oĂą j'existe pour autrui"
Manet




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wardatarifit
Envoyé le :  18/6/2009 23:23
Plume d'or
Inscrit le: 16/11/2008
De: maroc/tanger
Envois: 1488
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
frére farid
merci de cet hommage rendu au plus grand poète darwich,et merci de ce beau poème qui est un vrais art que nous avons l'habitude de te
lire

amicalemnt

houria


----------------
Aimer jusqu'à la déchirure Aimer, même trop, même mal, Tenter, sans force et sans armure, D'atteindre l'inaccessible étoile.

.(jacques brel)

Mostafa
Envoyé le :  18/6/2009 23:57
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Fils de l'arganier et de la montagne fière,
Voilà un poème digne du poète hors pair qui était,qui est ,qui restera toujours,Le poète de la liberté,de la révolution,de l'amour,de la paix,de la vie.Bravo pour ce joyau merveilleux!
Je profite de cette occasion pour vous proposer le poème que s'est imposé à moi,le lendemain matin de son départ,quand j'étais en vacances en Belgique.Ains,ceux qui ne l'ont pas encore lu,auront la possibilité de le faire:

Adieu Mahmoud!(hommage Ă  Mahmoud Darwich)

Ce matin
On annonce au journal
La nouvelle de son départ
Tout devient noir
Plus noir que mon café
Plus aigre que ma vie
Mon poète n'est plus!
Ce matin
Le café est amer
Le ciel est gris
Les arbres prient
Le saule pleureur pleure
Les oiseaux ne chantent plus
Les chiens n'aboient plus
Le soleil est parti
Le temps s'est arrêté
Mon poète n'est plus!
Ce matin
Mes yeux sont en pleurs
Mon cœur est en deuil
Mon corps est lourd
Tout devient fade
Rien ne bouge
Rien n'est en vie
Je n'ai aucune envie
Mon poète n'est plus!
Chaque matin
Mon poète a chanté la vie
La lutte, la libération
La rébellion, la sédition
La résistance, la révolution
L'espoir, l'endurance
Le défi, le sacrifice
Il nous appris Ă  refuser
A aimer
Et il est parti
Mon poète n'est plus!
Chaque matin
Mon poète a chanté le thym et l'olivier
Le peuple et la patrie
Le soleil et l'horizon
La colombe et le fusil
La terre et le sang
Le jour et la nuit
La mort et la vie
Il nous a prodigué la beauté
Et il est parti
Mon poète n'est plus!
Mais
Chaque matin
Tant que ton peuple vivra
Tant qu'il luttera
Tant qu'il boira tes mots
Tant qu'il te sera fidèle
Tu resteras digne et fier
Beau et majestueux
Vivant
Dans son cœur
Mon poète n'est pas mort
Mon poète est éternel!
................................................
Overmere,Belgique
Le 11/08/2008


----------------
Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rĂŞvant de sa mie!!!

Amedyaz
Envoyé le :  19/6/2009 15:17
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Azul Houria
Tajjigt n rif;tanemmirt
Gwmam farid

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Azul Mostafa
merci beaucoup ami poète Mostafa pour ton très bon commentaire et ton vibrant hommage poétique à l'illustre poète Palestinien mahmoud darwich

Amitiés
farid


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"Je n'existe que dans la mesure oĂą j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

angiee
Envoyé le :  20/6/2009 16:14
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Je ne connais pas ce poète, mais tu en parle très bien.


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Amedyaz
Envoyé le :  20/6/2009 16:22
Mascotte d'Oasis
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut amie poétesse Angélique
google donne quelques 252OOO résultats quant à yahoo 568OOO conernant feu mahmoud darwich!
Poète Palestinien hors pair
merci pour ton commentaire
Amitiés
farid


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Allal
Envoyé le :  22/6/2009 23:55
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Le poète ne meurt
Darwich demeure
de l'au delĂ 
d'ici
des disciples il a appelé
dans les sept consignes récemment publiés

je t'invite cher Amedyaz à lire mon "sur les pas du poète", j'y réponds aux sept consignes qu'a laissé Mahmoud Darwich

il n'avait jamais de son vivant, jamais même après sa mort pour un instant perdu confiance dans les générations à venir.. car, la terre pour lui, a toujours été dans l'air que l'être respire...

amitiés


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loubay_k
Envoyé le :  23/6/2009 2:47
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut Tout Le Monde

...On ne peut nier la présence des autres Poètes Palestiniens. Les
amis et intimes de notre défunt Mahmoud Darwich. Je prends cette
initiative d'ajouter un Poète de renommée Universelle, c'est le
Grand Samih Al Qacim...

Bonne lecture et mes amitiés A Tous.

SAMIH AL-QASSIM
né en 1939

Ce Palestinien d'origine druze étudia en Galilée, fit carrière dans l'enseignement et s'engagea de bonne heure dans la lutte politique. Parmi les recueils qui l'ont révélé: Dammi`ala kaffi (Mon sang sur ma paurne, 1967) et Rhlat a'-saràdîb al-mûhichat (Voyage au fond des caveaux déserts, 1969). Ses images familières ne sont jamais convenues : en elles parlent les voix jumelles de la solidarité et de la sincérité.

NOTRE CHEMISE RAPEE



Samih Al-Qassim

Son absence sera longue,
livrée au froid dont la morsure, là-bas, en Oécident,
est de celles que nul ne supporte.
O toi, la mère, rassemble donc toutes les couvertures de selle
que tu pourras trouver
et fais-lui tes adieux, ce gage déposé
entre des bras amis :
offre-lui, oui, ce châle par tes mains tissé
le soir, entre l'attente du retour
du cher petit et le conseil murrnuré
par le chaudron sur le foyer.
Oui, son absence sera longue, et la morsure du froid,
lĂ -bas, est de celles que nul ne supporte...
O toi' la mère, ne sais-tu pas qu'il est pour lui
temps de partir?
Garde-toi d'oublier de joindre Ă  son bagage
ses bas de grosse laine,
toute à la fièvre de l'étreinte...
Allons, sois forte, le cher petit, tu le sais bien,
ne supporte plus les plaintes.

C'est ainsi. Depuis la mort du père, les plaintes
il ne les supporte plus.
L'entrée du port est cette issue
de la maison qui donne sur la rue:
les mouchoirs agités à l'instant de l'adieu
ne dépasseront pas le seuil.
Et toi, la mère, tu chercheras refuge ensuite
dans quelque coin de la maison
et tu verseras tes larmes
de ces larmes qui brûlent.
Mais ta n'iras pas au port car ce n'est point là que guérit la
peine attachée à la séparation.
Nombreux seront lĂ  les voisins, les amis,
tous ceux qu'il aime... Laisse-le,
ô toi, la mère, et sache que bientôt, juste à l'heure
de sa dernière foulée sur cette terre aveugle,
le flux de son haleine sera tout entier aspiré
par les deux poumons de son frère.
Oui, de l'un Ă  l'autre le souffle passera
avec cette force que tu sais, que tu espères
oui, cette haleine viendra s`insinuer
au creux des poumons de son frère...

***

Depuis qu'il a dit " Je vais partir ",
tu n'as trouvé de saveur à aucun aliment,
anéantie par la tristesse.
Tu as pleuré au long des nuits,
pleuré en silence,
les yeux grands ouverts sur la fosse
des ténèbres.
O comme ton fier visage a cédé à présent
Ă  la lente approche des rides !
Chaque heure depuis lors te fut
comme une année,
et ton corps fatigué en accuse la trace.

Les ruisseaux de ton coeur, aucune eau vive
ne les vient plus irriguer
et tes lèvres se sont desséchées.
" O Seigneur mien, pour qui l'ai-je donc élevé
au long de ces vingt ans?
Entends-tu, Ă´ Seigneur mien : pour qui,
au long de ces vingt ans? "
Tu n'as jamais compris au nom de quoi Il assène
de tels coups sur nos pauvres murs.
Tu n'as jamais compris au nom de quoi encore
Il jette ces noires clameurs...
O mère, tu le sais, ce serait pour nous un suicide
que de rester sur cette terre !
Les vers rongeurs se sont emparés
de mes livres, et la mort
toujours plane Ă  l'horizon
de mon coeur.
Mère! j'ai passé le plus clair de mon temps
à moudre de l'eau au fond des cafés,
a essuyer les tables de tous les lieux voués
au plaisir des autres.
J'ai été chassé de toutes les portes
l'une après l'autre;
et mes semelles et mes haillons
sont partis en lambeaux.
On m'a injurié, on m'a crié partout que j'étais inutile.
On a fait guerre Ă  mon honneur
et j'ai bu jusqu'Ă  la noire ivresse, soutenu
par les Ă©paules de mes compagnons,
et j'ai pleuré dans ma triste fange,
et j'ai pleuré sur mu honte.
Et au bureau d'embauche on n'avait que ces mots:
Attendre... attendre.. attendre...
Ah, le regard de ce fumeur de cigare Ă©corchant
mon nom du haut de son mépris!...
Mère, je vais partir : tourner en rond me fend la tête.
Oui, je vais partir!

Que la phtisie, que le déluge s'installent ici
et avec eux l'incendie!
Mais cela, non, je ne puis plus
le supporter davantage!

L' Emigré a chargé sur son dos ce qu'il a pu prendre
et il est parti.
Gloire Ă  Celui qui nous accorde d'avoir des enfants
et qui les rappelle Ă  Lui!
Tu as pleuré au long des nuits,
pleuré en silence,
les yeux grands ouverts sur la fosse
des ténèbres.
Tu ne comprenais pas... et ton petit non plus
ne savait pas
que sa chemise râpée, tant qu'elle battrait au vent
de la peine et de la détresse,
avec elle battrait aussi le drapeau du retour.
Alors explique à son frère qu'il n'est pas pire souillure
que d'en être réduit à vendre la terre humide
où gît son père.
Mais dis-lui aussi que la force qui pousse la vie
à sortir de la graine semée
est plus dure que le roc; dis-lui que nos racines
plongent loin dans le sein de cette terre...
et que notre chemise râpée, tant qu'elle battra au vent
de la peine et de la dérresse,
avec elle battra aussi le drapeau du retour,
avec elle battra aussi le drapeau du retour ....

Amedyaz
Envoyé le :  23/6/2009 23:58
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut Kacem
Je te remercie infiniment pour la présentation que tu as faite pour un autre grand poète palestinien ami de feu Mahmoud Darwich en l'occurrence Samih Alkassim.merci aussi pour les extraits de poésie quie j'ai bien appréciés!
Amitiés
farid


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loubay_k
Envoyé le :  24/6/2009 9:56
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Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )

Bonjour Amedyaz


...Une fois de plus je fais abstraction du jeu. Je vais m'introduire
autrement, ouvrir une autre porte, celle de la poésie écrite par
des femmes. La richesse et la diversité, les prières et les cris
sont pluridimentionnels. Des pages à ouvrir, lire, s'imprégner,
relire et méditer sur le sort de l'homme. Le plus cruel c'est cette
forme de voir, subir, et entendre que cette lutte inégale ne peut
s'éterniser. Un peuple, une patrie, de grandes prisons morcelées
et Ă  ciel ouvert devant l'insouciance de tous les autres pays.
Un ciel de bombardement, de liquidation, de torture, de violation
des droits de l'homme.

Avec mes amitiés

Bonne lecture et surtout " Ă©coutez ces voix qui nous parviennent d'une
terre où les religions monothéistes vivaient en concordance. Jerusalem un sanctuaire qui risque de perdre son identité..."


Fadwa Touqan
Quand j’ai lu le dernier poème de Fadwa Touqan paru dans El Quds Al Arabi le 30/07/2002, une grande tristesse s’est emparée de moi car j’ai compris que la fille de Naplouse nous faisait ses adieux et va cesser de nous écrire.

Fadwa Touqan, la poétesse palestinienne, celle qui a été emprisonnée dans sa maison et privée d’école parce qu’un jeune homme lui a offert une rose, a planté des milliers de roses dans nos cœurs.

Elle qui a tant chanté les blessures de son peuple, les brûlures de sa ville, finit ses jours seule, derrière sa fenêtre à observer sa ville Naplouse se consumer en vains espoirs.

Cette femme raffinée, délicate et sensible a connu la Palestine sous mandat britannique, a vécu la création de l’Etat d’Israël, l’occupation et les débuts de l’autonomie.

Cette admirable poétesse a commencé son œuvre par des thèmes sur la nature, l’amour, la solitude, la tristesse. Après la défaite de 1967, sa poésie s’est orientée vers des thèmes nationalistes. Elle nous conte le difficile combat de son peuple dépossédé de sa terre et de sa liberté, nous décrit l’humiliation, la sauvagerie et la cruauté de l’occupant qui a armé le bras des "enfants des pierres".

Son itinéraire est fait de souffrance et de vertige. « Mon histoire, c’est l’histoire de la lutte d’une graine aux prises avec la terre rocailleuse et dure. C’est l’histoire d’un combat contre la sécheresse et la roche », dit-elle dans son autobiographie « Le Rocher et la peine ». Elle précise que son temps « était celui de l’asservissement » et son espace « celui de la prison domestique ». Mais la victoire était au bout du chemin, et de nombreux prix ont récompensé son oeuvre.

Poèmes de ... Fadwa Touquan
Il m’a suffit de rester dans ses bras

Il m’a suffit de mourir dans ses bras
d’être enterrée là
de fondre sous son limon et disparaître
de renaître d’herbe sur son sol
et de renaître fleur
que chiffonne la main d’un enfant poussée dans mon pays
Il m’a suffit de demeurer dans le sein de mon pays
de terre et d’herbe et de fleur

Autoportrait

Derrière toi s’étend un long chemin
où tu as semé tes années
Que la vie oĂą passent entre les rives
l’amer et le doux t’a rendue philosophe
DĂ©tournant son aimable figure
elle t’a offert son visage d’ombre
Tu sais d’expérience tous ses retournements
sans pénétrer sa substance profonde
Il est temps de se poser et secouer
de tes épaules la poussière du voyage
Qu’il te suffise de n’avoir pas été vaincue
ni rompue par les flèches du destin

Instant

Mon vœu est silence et quiétude ...
Ne me dis pas il Ă©tait, il sera
ne me parle pas d’hier, ne va pas à demain
cet instant n’a pour moi ni d’avant ni d’après
Le temps défini pour moi n’a plus de sens
hier s’est évanoui, son écho et son ombre
Les lendemains inconnus s’étendent au loin et ne se révèlent
pas
peut-ĂŞtre ce que la main de mes rĂŞves et de tes rĂŞves
a dessiné n’était que ...
Peut-être n’espérons-nous autre chose que ...
Il n’y a d’instant que cet instant
fleur offerte à portée de notre main
ni fruit ni racines
Merveille passagère, avant de passer prenons-la
mon amour

Les martyrs de l’Intifada

Ils ont tracé la route vers la vie
l’ont pavée de corail, de forces jeunes, d’agathe ...
Ils ont levé leurs cœurs comme des pierres de braise,
des brûlots dans leurs mains et lapidé la bête du chemin.
Ils ont crié :
c’est le temps de se battre, lève-toi !
Leur voix a retenti aux oreilles du monde,
son Ă©cho a retenti aux oreilles du monde,
son écho s’est déployé jusqu’aux confins du monde.
C’est le temps de se battre , ils se sont battu, et ils sont
morts debout
astres scintillants
embrassant la vie sur la bouche.
Regarde-les au loin enlacer la mort pour exister encore ...
S’élever jusqu’au plus haut devant les yeux de l’univers,
monter,
à leur sang encordé monter monter monter ...
La mort traîtresse ne prendra pas leurs cœurs
car la résurrection, l’aube nouvelle, comme des songes les
accompagne sur le sentier du sacrifice.
Regarde-les, faucons, dans leur Intifada, ils attachent le
sol, la sainte patrie au ciel.

Traduit de l’arabe par Marianne Weiss Al-Ahram Hebdo

Les deux volumes de l’autobiographie de Fadwa Touqan traduits :

Le Rocher et la peine (Mémoires I), Paris, Langues et Mondes / L’Asiathèque, 1997 (ISBN 2-911053-30-3)

Le Cri de la pierre (Mémoires II), Paris, Langues et Mondes / L’Asiathèque, 1998 (ISBN 2-911053-31-1)

Leila

Référence:



http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article1060


Amedyaz
Envoyé le :  24/6/2009 23:49
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salam ami poète de l'autre rive kacem
Je te remercie infiniment pour cette nouvelle information poétique ,une femme poétesse Palestinienne qui a tout donné pour la cause de son peuple et qui s'est éteinte dans l'ouubli et l'ingratitude!
Merci pour avoir rappelé et posté ses poèmes que j'ai bien aimé!
Amitiés
Farid


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Manet




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jackyx
Envoyé le :  25/6/2009 10:02
Plume de platine
Inscrit le: 19/5/2008
De: France
Envois: 3621
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Un merveilleux poème pour un poète magnifique...
Merci Ă  toi de ce partage beau et Ă©mouvant...
Amitiés...
Jean-Jacques


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JACKY-ART
-----------
Mon site: www.jacky-art.fr

www.artquid.com/85514

FUTURE EXPOSITION A PONT-DE-BEAUVOISIN ISERE/DU 1ER AU 31 JUILLET...ARTQUID

scribio
Envoyé le :  26/6/2009 14:17
Plume d'or
Inscrit le: 6/6/2009
De: RhĂ´ne-Alpes
Envois: 1070
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
La mort d'un poète est toujours triste, mais il perdure à travers ses écrits.


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Patricia

Amedyaz
Envoyé le :  26/6/2009 16:40
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Mon zyziphe et ma zéolite ( Dédié à l'âme de Mahmoud Darwich )
Salut Jean-jacques
Salut scribio
Merci pour tout l'intérêt que vous avez porté à mon zyziphe et ma zéolite dédié à feu mahmoud darwich
Amitiés
farid


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