AINSI VA LA VIE...
Si, après d’inhumaines souffrances, la vie pour vous devenait un enfer menant droit au Paradis, refusez ce lieu enchanteur, cette contrée magique si souvent vantée bien qu’indigne d’une telle publicité.
Car Dieu lui-même en sa sainte trinité et sa personne universellement représentée n’ose plus s’y aventurer depuis qu’il a perdu la foi en mettant au bout de nos vies deux mille ans d’incertitudes et d’aveugles béatitudes accrochées aux maillons brisés d’une longue chaîne d’inhumanité.
Priez civilement pour l’âme du pauvre Gaspard et songez à sauver la vôtre qui ne devra jamais quitter votre corps, tant qu’il n’aura pas rejoint en ce monde si bas la divine corruption écologique ou les flammes rédemptrices.
Prenez le premier « train » venu, au bout d’un quai désert, pour partir, enfin partir, pour changer d’illusion ou de rêve, vers une destination inconnue. Et, une fois le départ donné, il vous faudra rejoindre lentement et à pas mesurés la tête du long convoi qui s’étire et s’enfonce dans la nuit, sans jamais vous arrêter, ni jeter un regard en arrière pour tenter d’apercevoir dans un suprême effort, la ville que vous venez de quitter, dont les lumières balbutient d’incompréhensibles paroles d’amour et des adieux infinis, comme les étoiles de notre galaxie, mortes depuis des milliards d’années.
Car ainsi va la vie qui, au loin, très loin, nous les voyageurs sans bagages, nous emmène en laissant entrevoir un peu de sa lumière à l’aube triomphante du troisième millénaire.
Krisfi
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Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère des choses !
(Frederico GARCĂŤA LORCA)