Je suis la main.
Je suis la main courageuse qui brandit l’étendard des refus de toutes les oppressions.
Je suis la main qui rompt les jougs, enlève toutes les entraves et défait tous les bâillons.
Je suis la main qui salue et souhaite la bienvenue à toutes les âmes avides de l’autre,
La main de ceux qui cheminent en quête des parcelles d’humanité qui sont les nôtres
Je suis la main qui coud les pans de l’amitié, raccommode les déchirures des regrets.
Je suis la main qui tisse la toile des alliances, des convergences et des sincères amitiés
Je suis la main qui dit les mots quand la langue ne sait plus ou ne peut plus les exprimer
Je donne souffle et vie aux éloquences du cœur, origine des connivences et des solidarités.
Je suis la main guerrière et belliqueuse maniant le fusil qui crache des mots de mort.
Je suis la main qui sculpte et cisèle les poèmes d’amour et célèbre les nouvelles aurores.
Je suis la main qui donne, je suis la main qui offre, celle qui reçoit.
Je suis la main qui salue, je suis la main qui souhaite la bienvenue.
Je suis qui manie le calame, la plume et invente la vie.
Je suis main mise, je suis main courante, je suis main baladeuse.
Je suis main de maître.
Je suis main de velours dans un gant de fer.
Je suis main de fer dans un gant de velours.
Je suis la main au doigt attestateur de l’unicité du Seigneur des mondes, créateur de toutes les mains qui se joignent pour prier au coeur des nuits de silence.
Je suis la main qui sèche les larmes des êtres blessés par vie et ses contingences.
Je suis la main qui caresse la joue rose d’un enfant dont les gazouillis réconcilient avec la mélodie des origines et la voix de la source.
Je suis la main qui creuse la terre, sème le blé, je suis la main qui pétrit le pain, je suis la main qui le distribue à tous ceux qui ont faim.
Je suis la main sur le cœur qui offre sans réserve, je suis générosité.
Je suis la menotte de l' enfant exploité cruellement au fond d’ateliers sordides où il perd ses heures d’insouciance.
Je suis la menotte des cireurs de chaussures noircies par la poussière de la vie qui les ignore et les désespère.
Je suis la main meurtrie de toutes et de tous ceux qui luttent pour la survie.
Je suis la main amie qui se pose sur l’épaule des âmes désespérées.
Je suis la main en visière qui prolonge le regard du cœur pour enjamber l’horizon.
Je suis la main tendue, lumière amie dans les ténèbres des misères humaines.
Revedorient, août 2007.
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