L’été sur les adrets écrasés de chaleur
Quand le soleil cruel surchauffe les versants
Les plantes se protègent en se rapetissant
Formant de plats coussins tout constellés de fleurs
Les rhododendrons nains s’accrochent aux rocailles
Abandonnées par les névés qui ont fondu
Et le sentier s’étire vers des inconnus
Alors que d’en bas montent de claires sonnailles
Dans les combes cachées où subsiste un peu d’ombre
On peut voir le crocus d’un blanc de lait fleurir
Et le lis martagon voit ses turbans s’ouvrir
Sur les pentes ardues oĂą il pousse sans nombre.
Et les vallons humides au sol tremblant de fièvre
Montrent leurs tourbières où les droseras règnent
Les Orchis merveilleux dont les Ă©pis se teignent
De pourpre et de violet tachant des fleurs les lèvres
Dans les pierriers on voit paresser les marmottes
Se chauffant sur les rocs brûlants du plein midi
Où cherchant à calmer leur soudain appétit
Dans les touffes coriaces oĂą fleurit la balotte.
Plus loin, un vent plus frais se montre très trompeur
Car on a très envie de se bien découvrir
Pour faire respirer le corps, le rafraîchir
A la caresse tendre des souffles moqueurs
Quelques instants suffisent Ă vous rougir la peau
Dans les plus hauts chemins où l’air devient trop pur
Pour arrĂŞter les rayonnements les plus durs
Qui vous cloquent les bras et vous brûlent le dos
L’après midi s’avance et alors on peut voir
Au revers des Charmoz et des Grandes Jorasses
Une brume ouatée remonter sur la face
Qui n’est pas exposée au clair soleil du soir
Arrivée au sommet, elle forme une aigrette
Qui s’étire poussée par la brise légère
C’est signe de beau temps, et demain la Flégère
Nous verra Ă nouveau cheminer sur les crĂŞtes
Etés à Chamonix, dans la vallée magique
Etés où avec mes enfants émerveillés
Très tôt chaque matin, nous étions éveillés
Pour découvrir ses paysages magnifiques
Le 26 octobre 2005
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)