Si tu n'étais pas...
Lorsque mes jours sont empreints d’une teinte sombre
Vêtus d’effluves, spectres venus du tombeau
Lorsque le sort me flagelle de maux d’ombres
Laissant dans mon âme le cri sourd d’un corbeau
Quand le temps lui même est une sentence
Et que chaque heure emmène au bûcher
Quand la vacuité déchire l’existence
Montagne où la douleur vient se jucher.
Je tourne mon regard vers toi ce fleuve
Impassible, qui se jette dans mon âme.
Je viens prier dans ce temple, lorsque l’épreuve
Devient un combat entre l’eau et la flamme.
Et je me dis que peut-être la vérité
Se trouve au fond de tes yeux… l’infini ;
Ton coeur est le sésame de l’éternité
Tu es ma constellation, mon insomnie
.
Si tu n’étais pas là je serai un puits
Sans eau, une feuille jetée au vent.
Je serai un balafon crevé, d’où aucun bruit
Ne s’exhale ; Pour chanter il faut être vivant.
Je serai une ombre assise sur sa tombe,
Un appel muet, toile maculée de nuit ;
Sans toi je serai la larme vaincue qui tombe
Dans l’aven ; je t’aime donc je suis.
Je suis fait de la cendre de tes embruns,
Du choeur de tes cris, tu es ma prière ;
Je ne suis rien d’autre que ton parfum
Même les ectoplasmes rêvent de lumière.
Oui sans toi, je serai habillé de tourment
Bouteille à la mer, feu follet, bateau ivre ;
J’aurai été un sanglot broyé, un aboiement.
Apprendre à aimer, c’est apprendre à vivre !
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Extrait de mon recueil
"LE LIVRE DU NÉANT"
ABAD BOUMSONG
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