Il s’assit lourdement sur ce fauteuil poussiéreux qui possède la désagréable faculté de procurer un sentiment de souillure à ses éphémères occupants. Il sort de sa poche son dernier pétard, pensant déjà au moyen de retrouver un peu de cette substance salvatrice pour « passer la nuit ». Lorsqu’il vivait chez ses parents, l’indifférence régnait en maîtresse de circonstance, et du temps que leur adolescent déphasé, traversant « l’universelle crise », leur fichait une paix royal, celui-ci obtenait l’argent qu’il rêvait à peine de désirer et, par conséquent, la foison de drogues dont, jadis, il ne désirait même pas rêver.
Il lève la tête et son visage, désormais sali, se retrouve baigné de ce soleil caniculaire qui, lorsque les jours que l’on suppose beaux arrivent, inonde les grandes et grises villes du monde « civilisé ». Il pleure, cet adolescent pleure au soleil. Les larmes de l’impuissance. Les larmes de la rage. Puis les larmes du désespoir. Et la solitude qui reste, dans la jungle bétonnée de la rue, à laquelle on ne s’adapte pas, jamais, qui oblige à fuir en avant, quand le passé déchire et que le présent se vide. Et pourtant, la vie est là, à côté, à d’aucuns paraissant si simple et tranquille.
Cet adolescent, que je connais maintenant, je l’aime comme un frère, il a quitté des démons qui sont aussi les nôtres avec une volonté dont je craint ne pas soupçonner la puissance.Une lucidité précoce et salutaire s’est incrustée en lui face à cette société dont les failles sont discutés et ignorés un peu plus chaque jour. Ces failles sont recouvertes d’un amas de paroles merveilleuses, enchevêtrés dans de chaleureux discours sur lesquels il suffit, pour passer outre, de glisser élégamment, comme sur de la glace finalement. Seulement parfois, la glace se brise, on ne sait pas où, ni sous qui, l’on peut tomber, le plus souvent de très haut, la douleur n’en est qu’un peu plus immense, latente, rigoureusement ancrée. Là où personne n’ose nous regarder. Dans les bas-fonds d’où l’on ne remonte jamais vraiment. Fort heureusement, au fond.

C'est là un véritable cri de désespoir qui me navre. N'y a-t-il vraiment que la drogue qui permette d'échapper aux tristesses du monde ?
Le bonheur existe, il suffit de vouloir l'atteindre sans subterfuges !
HONORE

J'ai connu des camés, il était un peu comme sa. Le pire c'est pas la mort c'est de ne pas vivre sa vie. Avec la drogue on vit dans ses rêves, on est ds son monde...

Moi je crois en ce que m'a dit un ami:

"Vis tes rêves, mais ne rêves pas ta vie !"

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On dit trop souvent que la vie est injuste, ce qu'on oublie surtout; c'est que la mort l'est bien plus !

(je suis une FILLE !! merci !)