Ô toi qui sus toujours, sans jamais chercher loin,
Comment me parler vrai d’un langage du coin,
Peux-tu me dire ici si ma faconde est bonne
Ou bien si je dérape en cancre de Sorbonne ?
Je prétends déclamer sans parler au hasard
Même quand, hésitant, je te semble busard.
Si mon discours te heurte ou paraît insipide
Il est, pour les cléments, de statut peu stupide.
Depuis ces derniers jours tu m’as donné le ton
Le style, le vocable et le parler béton.
Vois donc dans ce qui suit comme est taillé mon verbe ;
Son biseau est tranchant mais son air moins acerbe.
A ceux qui se trompaient en voyant de l’erreur
Dans mes propos distors pouvant, las, donner peur
Je dis, sans plus tarder, avec soudaine adresse
« Délaissez votre humeur, ici tout se redresse ! »
Je puis, dorénavant, tous vos poils caresser
Dans le sens adéquat sans jamais vous blesser.
Il faut dans notre Monde avancer son affaire
Pour ainsi tout chaland, sans peiner, satisfaire
Grand merci preux Mentor que je sais de passion,
Tu m’apprends la pudeur et puis la compassion.
Je cherchais vainement une sente opportune
Qui permette instamment de décrocher la lune.
Il ne me reste plus que d’attendre ce soir
Pour enfin découvrir les bons coups d’encensoir.
Je ne ris qu’à moitié d’une juste allégresse
Espérant que sans heurt nul quidam ne m’agresse !