Donner l'avis ne tue personne...
Vous réprouvez parfois cet air qui se veut drôle,
Mais vous semble incongru car de cynique rôle.
Vous m’accusez alors de souvent dérailler
De faire hélas semblant de flatter pour railler.
Ecoutez donc un peu cette juste gouaille
En prêtant pavillon comme fait toute ouaille !
Certains disent sans fard: « Rien ne vaut le coup vache
Celui que l’on assène avec une cravache.
Qui donc n’a point appris qu’il faut tendre sa joue
Au quidam punisseur qui jamais ne déjoue ?
C’est l’Ancien Testament qui promeut cette école
Glorifiant de ce fait tout vaillant qui s’y colle.
Il faudra désormais qu’on ait pour habitude
De louer ces rossées avec béatitude.
Voyez donc le bonheur d’hommes dits des couvents
Se frappant du fouet pour paraître fervents.
Cela leur donne ainsi ce parfum d’innocence
Qui pardonne instamment des erreurs de licence.
Mais faut-il qu’en ce jour l’on voit tout en supplice
Quand un juge amical fait Å“uvrer sa police ?
On dit des concernés présentant leurs dos ronds
Qu’ils aiment ce plaisir mu par des furibonds.
Et les cris qu’on entend signalent à la foule
Qu’un frappeur courageux par bonté se défoule.
Qui peut dire, en ce lieu, lequel est responsable :
Le pénitent tanné, de culot impensable,
Ou bien le victimaire en nerf sans précédent ?
Nous ne saurons trancher car sans antécédent
Nous ne pouvons rien dire avec ferme assurance
Préférant échapper aux risques de gourance.
Voyez l’outrecuidant parler comme un beau livre
Puis s’étouffer soudain du soupir qui délivre.
Mais vous qui aimez tant rire de dérision
Faites-nous donc savoir quelle est votre vision !
Peut-on rire de tout et parler d’ouverture
Lorsque l’esprit fécond parle sans couverture ?
Il est de vrais gens bons que l’on met en brochette
Pour avoir mis au cou une sotte clochette,
Pensant d’instinct grégaire emmener un troupeau.
De féroces soldats s’attaquant à leur peau
Se moquent de les voir appeler tous leur mère
Avant de succomber de souffrance éphémère.
Quand le harcèlement détruit notre jeunesse
Sans besoin de fouet, mais grâce au droit d’ânesse
Que dire avec bon sens de ces réseaux sociaux
Et de tous ces combats d’emportements raciaux. ?
L’hôpital n’étant plus la soignante bastide
Se voit lors attaqué par la bombe fétide.
Jugez donc sur le champ et puis dites le juste
D’un propos dit tranchant sans besoin qu’on l’ajuste.
Rire est donc dérisoire et provoque un rictus
Qui donne un peu d’espoir quand l’ordre est au motus.
Dénonçons donc ces faits sur la publique place
D’une clameur utile et que rien ne remplace !