Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1928 |
SACRE MOYEN-AGE ! Sacré Moyen-âge !
Le château fut encerclé, dès le petit matin On pouvait voir au loin, se dressait les tentes De l’ennemi, nous étions prêts et par instinct Chacun priait Dieu, longue était l’attente.
De hauts murs, fossés, protégeaient la forteresse Sur les chemins de ronde, les archers scrutaient L’horizon, attendant de prouver leur adresse Sur l’assaillant, enfin le combat débutait !
Un déluge de feu, de pierre et de fer S’abattit du rempart, en bas, des cris d’effroi Des hurlements de douleur, ils vivaient l’enfer L’odeur de chair brûlée, provoquait désarroi !
Les trébuchets balançaient des blocs, des rochers Sur les parapets et les murailles explosaient Sous les coups de butoir, les soldats s’approchaient Enfin pour conquérir, les lieux exposés.
Le combat était rude et âpre, ensanglanté Les corps meurtris gisaient, les blessés réclamaient Du secours, de l’aide, ils étaient achevés Au fil de l’épée, les vainqueurs furent acclamés.
Ô mon bon peuple va chasser les sorciers Et les jeteurs de sorts, les nigromanciens Les adorateurs du mal, les initiés Poursuivez-les et lâchez les chiens !
Mes braves paysans, vous avez capturé Ce suppôt de Satan et de sorcellerie Comment as-tu eu ces pouvoirs dénaturés Dans les vieux grimoires, les livres de magie.
Maudit ! As-tu pactisé avec le malin Invoqué le démon, pratiqué rituels Opéré maléfices, fréquenté catins Car tu vas subir la justice criminelle.
Bastonnade, noyade, même pendaison Cela est trop clément pour les faits reprochés Préférons te laisser le choix, avec raison Aimerais-tu être grillé ou embroché ?
Accusé ! Nous ordonnons pour tout jugement Celui de Dieu, l’épreuve nommée Ordalie Tu prends ce fer brûlant et marche lentement Sur neuf pas, hélas pour toi, car tu as failli !
Amenez les fagots, dressez le bûcher Mettez le feu et que brûle ce malfaisant Que les flammes de l’enfer viennent lécher Son corps meurtri et qu’il retourne au néant !
Dans un cachot profond, humide, obscur et étroit Aux murs suintants et couverts de salpêtre Un très vieux mage est enfermé par son maître Accusé à tort, d’avoir offensé le Roi.
Enchaîné, affaibli, affamé, il se meurt Attendant son trépas, lisant un manuscrit L’enchanteur cherche un charme dans ces écrits Au fond de son trou, entend dehors les clameurs.
Dans la cour du château, est dressé un gibet Croquants et vilains sont venus de la contrée Assister au spectacle offert aux illettrés Voir au bout de la corde, l’homme s’agiter.
Le condamné sort, accompagné de gens d’armes La foule conspue, le hue, l’accable d’injures Le bourreau le prie d’avouer son parjure Il monte vers la potence, sous le vacarme.
Et l’exécuteur, lui passe le nœud coulant Le devin récite la formule magique Trouvée dans son grimoire, instant maléfique Il disparaît d’un coup, devant tous les manants !
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