M’aimes-tu au point de traverser le pays
Lorsque je suis malade et couché dans mon lit ?
M’aimes-tu assez pour un instant délaisser
Tes maintes habitudes et venir m’embrasser ?
M’aimes-tu au point de déserter la besogne
Si demain la tristesse acariâtre me cogne ?
M’aimes-tu assez pour t’échapper quelques heures
En vue de recoller les morceaux de mon coeur ?
M’aimes-tu au point de revenir quand tu pars,
Exportant le sommeil loin de mes cauchemars ?
M’aimes-tu assez pour rester à mes côtés
Alors que des amis prévoient de t’inviter ?
M’aimes-tu au point de sacrifier tes désirs
A la joie de me voir frissonner de plaisir ?
M’aimes-tu assez pour combler mon appétit,
Même si, bien souvent, tu n’en as pas envie ?
M’aimes-tu au point de reconnaître tes torts
Jusque dans la raison, être toujours d’accord ?
M’aimes-tu assez pour respecter ma colère
Lorsque je te demande ardemment de te taire ?
M’aimes-tu au point de me laisser voir ailleurs,
Convenant bien qu’au lit, tu n’es pas la meilleure ?
M’aimes-tu assez pour demeurer monogame
Pendant que je fornique avec une autre femme ?
M’aimes-tu au point de m’accorder ton visage,
Soulageant mes pulsions lorsque tu n’es pas sage ?
M’aimes-tu assez pour ne parler à personne
Des jours où, agacé, mes frappes te bastonnent ?
M’aimes-tu au point de succomber à ma place
Si jamais ta rancoeur se transforme en audace ?
M’aimes-tu assez pour que tes larmes sanglotent,
Comprenant que, bien sûr, je suis mort par ta faute ?
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.