Tableau d'île
Le pinceau de Gauguin raconte ma légende.
Le perroquet du douanier parle encore ma langue.
La peinture coule fraîche sur les mots des poèmes.
Sur la peau des îliennes, l'or brunit les baisers.
Il résonne un tambour dans les cirques des îles.
Un navire dort encore sur des récifs noirs.
Les côtes de Tepua des pleurs de désespoir,
Les algues ont recouvert les trésors des trépas.
Les dieux sonnent souvent la cloche imaginaire,
Le soleil voit et boit l'arc en ciel de mer.
Il peint d'or et d'argent leur amour éphèmère,
Plonge dans les nuances de la palette d'argent.
Il offre des diamants, des lumières intenses,
Des pierres précieuses,
L'or, des perles ocres et blondes.
Saphirs, turquoises, gouttes de lueurs vivantes.
L'outre mer est d'azur, l'horizon est sans ombre.
Il encercle de feu l'océan et dépose
Un rayon de bonheur sur le sel de sa peau,
Un voile bleu se pose sur l'or pur si brûlante,
Un édredon recouvre d'écume le tableau vert de l'eau.
Une île est un tableau, un peu une légende,
Les fleurs ont des parfums de paradis perdu,
L'aurore dessine d'or le velours de l'ombre,
Les bras de feu s'entrouvrent à l'océan épris.
Gauguin trace toujours dans la chaleur des îles,
Un trait, une esquise de femme aux seins nus.
Sur le sable des plages, caresse la peau brune,
D'une femme, d'une îlienne aux fleurs de tipani
Dans les yeux du rêveur que le ciel éblouit.
Merdesiles