Ô mon fidèle pote âgé......
Qu’il était beau dans ce grand bar,
L’air très accort mais malabar,
Ce vieux copain devenu chauve.
Sans plus tarder le grand barman
Qu’on aurait pris pour Sir Batman
Vint nous trouver en habit mauve.
Bonjour Messieurs ! De la région ?
Que voulez-vous comme potion ?
La pression brune ou bien la blonde ?
C’est du local qui fait fureur
Et sait doper sans nulle erreur
Tout habitant de notre monde !
Je vis alors mon compagnon
Devenu, las, soudain grognon
Se renfrogner, de grise mine.
Et sans savoir, comment, pourquoi
Se cantonner Ă rester coi
Comme un pilier qui vous domine.
Qu’as-tu Alfred ? Lui dis-je enfin.
Vois en cet homme un séraphin
Qui sert pour l’heur le diable et l’ange !
Ne sois donc plus ce vieux grison
Qui vient montrer son beau frison !
Attends-tu lĂ quelque louange ?
Sans coup férir ce vieux copain
Me sort soudain son calepin
Où siège en vrac une chronique.
Puis de me dire avec aplomb
Qu’il n’avait point pété le plomb
Mais qu’il était pris de panique.
En regardant plus loin les cieux
Je lui dis lors, yeux dans les yeux :
Ami sois donc plein d’assurance !
Nul brave humain n’est en danger
Quand il n’a pas su déranger.
Alors va quiet en l’occurrence.
Ce propos bref réconfortant
Lui mit le cœur bien mieux portant.
Il partit lors en parabole.
« Le Monde ici doit se refaire
Et te savoir d’instinct grégaire
Obligation pour ta parole ! »
En Ă©clusant plus d'un godet
Tout se calma sans barodet,*
Dit vieil outil parlementaire.
Et quand le Monde en fut refait
On oublia que le forfait
Était bien sûr réglementaire.
* barodet: documents parlementaires