LE GLAND ET LA CITROUILLE
Ló Agland é la Aùbièca
Dieu fait bien ce qu'il fait. Sans en chercher la preuve
Diéù fa plà aquo qué fa sén én cercar la próvÃ
en tout cet Univers, et l'aller parcourant,
én tót aquél Univers, é l'anar percórissént,
dans les citrouilles je la trouve.
dins la aùbièca la trapi.
Un villageois, considérant
Un vilatgès , cónsirant
combien ce fruit est gros, et sa tige menue ;
quant aquél fruch és gros, é séù petgè ménuda;
« A quoi songeait, dit-il, l'auteur de tout cela ?
" A qué sóscava, dis, ló fasédór dé tót aquo?
Il a bien mal placé cette citrouille-là .
A plà mal alogat aquéla aùbiéca- là .
Eh parbleu ! Je l'aurai pendue
Éh bélmal! l'Aùraï penjada
à l'un des chênes que voilà ;
à l'ùn dés cassés qué vaqui;
c'eut été justement l'affaire ;
aquo aguèt ésta justamént l'afar;
tel fruit, tel arbre, pour bien faire.
tal fruch, tal arbrè, tà plà faïré.
C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré
Aquo és dammatgè, Garo, qué né sias ponch dintrat
au conseil de Celui que prêche ton curé ;
al cónsélh dé Aquésté qué sérmóna téù curat;
tout en eût été mieux ; car pourquoi, par exemple,
tót én aguèssé éstat milhór; qué perquè, per éïsémplé,
le gland, qui n'est pas gros comme mon doigt,
ló agland, qué n'és pas gros cóma ùn dèt,
ne pend-il pas en cet endroit ?
né pénja pas én aquél éndréch?
Dieu s'est mépris ; plus je contemple
Diéù s'és mésprès; maï chali
ces fruits ainsi placés ,plus il semble à Garo
aquélés fruchs atal alogats, maï sémbla à Garó
que l'on ai fait un quiproquo »
qué sé a fach ùn quéprépaùs"
Cette réflexion embarrassant notre homme :
Aquela éstomiança barrancant nostré omè:
« On ne dort point, dit-il, quand on a tant d'esprit »
"Sé né dormis ponch,dis,quora sé a tant d'éspérit"
Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme.
Jos ùn cassé tanléù va préndrè séù som.
Un gland tombe ; le nez du dormeur en pâtit.
Un agland tómba; ló nas dél dórméïrè én traslimèt.
Il s'éveille ; et portant la main sur son visage,
S' aberluga; é pórtént la man à séù caratgè,
il trouve encore le gland pris aux poils du menton.
trapa éncara ló agland près als pèls dél méntón.
Son nez meurtri le force à changer de langage.
Séù nas macat ló fórça a cambiar dé parlatgè.
« Oh,oh ! Dit-il , je saigne ! Et que serais-ce donc
"Oh,oh! Dis, sagni! É qué séria aquo dóncas
s'il fut tombé de l'arbre une masse plus lourde,
si foguèt tómbat dé l'arbrè ùna massa maï pésuga,
et que ce gland eut été gourde ?
é qué aquél agland aguèt éstat górda?
Dieu ne l'a pas voulu ; sans doute il eut raison ;
Diéù né l'a pas volgut; compar aguèt rasón;
j'en vois bien à présent la cause »
én vési plà à présént la éncaùsa"
Et louant Dieu de toute chose ?
É logant Diéù dé tóta caùsa?
Garo retourne à la maison.
Garó révirà à l'óstal.
JEAN DE LA FONTAINE
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la vie est belle a la retraite que tu en ai 60 ou 70 ou plus si tu es en bonne santé! tamalou? mot a eviter;
les poemes un passe-temps sans aucune pretention dans la beauté de l'aurore avec le soleil qui me fait des levers pharaonique sur la mer...