Ça fait - toc- à la porte et mon coeur monte en grade,
La sueur de mon sang me rend presque malade
A l’idée trop naïve, où le voir apparaître
Ressemble au désarroi d’un funeste « peut-être ».
Mes pieds cherchent ces pas qui déjà m’abandonnent
A cette excitation… là et là … je bouillonne!
Dans ma tête, une image insolite s’agence :
Le portrait familier d’un sourire en avance.
Surprise au fond des yeux, derrière cette porte,
J’entends trois mots sortir de ma voix la plus forte
« Qui est là ? »… J’en suis sûr, nul besoin de réponse,
Mes pieds ne cherchent plus, ils savent… Donc je fonce!
Deux doigts touchent, craintifs, la poignée vérité;
« Et si par faux espoir, je m’étais fourvoyé ? »
Réalité versée : seize heures quarante-trois
Il ne peut être là , à moins que… Pourquoi pas?
Attente… Ô déception! Le désir en patron
S’impose et c’est ainsi; après tout à quoi bon
Lutter contre l’envie de serrer dans mes bras
Ce frère d’évidence au parfum d’autre moi?
J’entrebaille l’entrée au rythme délicat
Du suspense impossible à tenir… Un… Deux… Trois…
Un profil apparait, quelqu’un sur le palier:
« Monsieur, désirez-vous prendre un calendrier ? »
----------------
"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.