Un bien petit homme
Les pieds dans le vide, assis sur un pétale,
Un génie, m’a ramené à ma réelle taille,
Sous le soleil chaud, du matin qui s’étale,
Dans l’écorce de mon ego, il a fait entaille.
Moi qui croyais devenir plus grand qu’un dinosaure,
Me voilà , à la merci d’une plante carnivore,
Ma place dans l’univers n’est pas plus imposante,
Que celle des animaux, des insectes et des plantes.
La pluie se met a tomber, le creux de la fleur, inondé,
Sur mon pétale, la vie me semble soudainement fragile,
Mon intelligence, mon insouciance, dans un pistil, noyé,
Prisonnier du temps, l’éternité dans un battement de cils.
Une libellule m’a sauvé de la noyade d’un coup de derrière
Me voilà au sol, un horizon lointain, absence de clairière
Appuyé à un grain de sable qui se prétend mon égal
Nos destins portés par le vent, rien de plus banal.
François Dutrisac
3 mai 2007
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François Dutrisac
" Il est évident que nous nous précipitons vers quelque entrainante découverte, quelque incommunicable secret dont la connaissance implique la mort" -Edgar Allan Poe