Si tu traverses un jour ce coin de la Provence,
Où près de la colline, mon village est caché.
Passe le pont de bois témoin de mon enfance,
Arrête-toi un peu au bout de ce sentier,
Regarde la maison et ses gros murs de pierre.
Vois-tu là ce vieux banc vermoulu par le temps ?
La tonnelle doit être envahie par le lierre
Et le petit bassin, Ã sec depuis longtemps.
Pousse le grand portail, entre dans le jardin.
Ne sois pas effrayé par le gros chien qui dort.
Il est calme et gentil, c’est un bon vieux copain,
Tu sens déjà je crois, l’odeur du café fort !
Ces deux vieux sur le seuil en te voyant venir
Qui se tiennent la main, s’inquiétant à mi-voix,
Rassure-les bien vite avec un grand sourire,
Serre-les dans tes bras, embrasse-les pour moi.
Raconte maintenant ne fais plus de mystère.
Dis que leur Jean va bien, qu’il pense à eux souvent
Et vois, la joie soudaine dans le regard du père,
Les larmes sur les joues de ma tendre maman.
Merci d’être passé là -bas les voir un jour.
Sans moi ils n’ont plus rien, la guerre est si cruelle.
Tu as mis de l’espoir dans leurs yeux de velours
Car rien n’est plus pesant, que d’être sans nouvelles.