Ainsi soit-il...
Pourquoi persistez-vous Ô Père inaccessible
A vouloir m’installer en ce lieu peu flexible.
Faut-il que, sans ruer, j’accepte qu’au couvent
Je passe ma Jeunesse à pleurer bien souvent ?
-Il faut que je vous dise en sereine attitude
-Ce qu’ici me conduit à cette latitude.
-J’ai surpris, l’autre soir, une conversation
-De votre chambrière en sotte prestation.
Vous osez comme ça attraper des paroles
Qui peuplent de secrets les chaudes barcaroles.
Et que disait icelle en son emballement,
Ouvrait-elle son cœur et ce légalement ?
-Que nenni, mon enfant ! C’est de vous, sa Maîtresse,
-Qu’elle disait tout haut les élans de tendresse !
-En nommant votre élu connu pour son ardeur
-Elle dit tout de go qu’il est bien sans froideur.
Et c’est pour ce discours de chaude confidence
Qu’ici vous m’accusez d’ouverte dissidence !
Demeurez attentif et soyez indulgent
On ne peut, en ces temps, ne parler que d’argent.
-Justement nous voilà rendus où le bât blesse
-Où le morganatique attente à la noblesse.
-Je sais le prétendant dépourvu de moyens
-Faisant hélas parti des humbles citoyens.
Je plaide pour son port tout bardé de culture
Pour ses mots que l’on dit de saine nourriture.
En me cloîtrant ici vous pensez m’éloigner
D’un être qui m’est cher et ne peut témoigner.
-Je ne veux point l’entendre ânonner des sornettes
-Dire que l’on est seule au milieu des cornettes.
-Mon désir de vous voir honorer notre rang
-Me pousse à vous paraître en frigide tyran.