Ne cachez plus ce Saint qui se montre sauveur...
Pardonnez cette audace et cet air sûr de moi
Qui font qu’en cet endroit je vous parle d’émoi !
Entendez sans ciller ce fort simple langage
Qui vous dit que mon cœur ici même s’engage !
- Monsieur tous ces propos vous présentent disert
- Et bousculent mon for qui paraît bien désert !
- Délivrée récemment d’un couvent, non sans peine,
- Je sens votre discours d’une brûlante veine !
Je savais votre esprit en pénible confort
Quand votre père, un jour, vous plaça dans ce fort.
Vous refusiez alors de convoler en noce,
Dans un arrangement demandant sacerdoce.
- Avez-vous eu, jadis, vent du fâcheux penchant
- Dont les gens fort sensés en daubaient le tranchant ?
- Ma fidèle duègne en clamant la fadaise
- Déclarait à l’encan d’où venait mon malaise !
Et comment avez-vous pu sortir de ce lieu
Où tant de jeunes gens adoptent le milieu
Pour échapper au sort désiré par un père
Refusant que l’Amour soit l'unique repère ?
- Me voici lors en droit d’écouter vos propos
- Qui savent arracher mon cœur à son repos !
- Armez donc un voilier et tentons l’aventure
-Pour trouver un îlot d’amène devanture !
Donnez votre valise et partons vers le port
Où patiente un bateau prévu pour ce transport !
Sachant votre penchant pour les lointains voyages
Je l’ai fait équiper après maints nettoyages.