Beau ce champ en floraison
S'abreuvent dans les cieux les fleurs
Corolles têtent le soleil ardent
Derrière le comptoir ô ce beau serveur
Dans la grande taverne bleue
Ces fleurs sont tes sourires envieux
Aux lèvres pétales gracieux
Frémissants dans l'air silencieux
Dans le temps gris pluvieux
Ton regard brise la voute
Des couronnes fronts nuageux
Libèrent l'espérance des doutes
Grimpent sur les parois tes mains
Dépassent les murs hauts de l'oubli
Sur les branches d'un arbre tu fixes les fruits
Nourrissant les vents de poésie
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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