Son jardin s’ouvre sous mes yeux, j’entends déjà perler la pluie,
Ça commence, une goutte ou deux, quand cette rose me sourit
Comme une odeur de mise à nu qui m’incite à goûter le fruit…
C’est une mûre! Qui l’eut cru? Qui vient guider mon appétit.
Et ces oiseaux un peu sauvages et cette plume qui pinaille
Pour arroser toutes les pages, à deux pas d’un épouvantail
Tenant son muscle trop viril, soldat si fier de sa mitraille;
Que ces appels au bout du fil ourlent le nœud de mes entrailles !
Volcan d’amour, là de mes cendres où tombe encore une étincelle
Prête à flamber, prête à me pendre, en cette nuit, au cou de celle
Qui m’empoisonne le palais et me condamne de plus belle
A lécher plus qu’il ne faudrait cette fournaise au goût de miel.
Jamais pourtant ne lui résiste, autant l’épouser sur le champ,
Ma tentation d’être l’artiste en quête de son passe-temps;
Elle est mon Graal à moitié vide (à moitié plein pour le moment)
Qui dégouline - ô c’est splendide! - autour de mon cœur languissant.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.