Laissez le vivre encore un peu au devenir de sa tendresse,
Sur le baiser trop silencieux d’une amitié qui le bouleverse,
Filant, flottant comme l’aimant attiré par ce qui le blesse;
Le cœur fragile de l’enfant… Tout ça pour quoi? Une caresse…
Laissez le vivre encore un peu pour sentir l’onde sur ses joues,
Tel un orage; quand il pleut, l’ombre en personne devient floue.
Quelle personne, ô quelle vie! Il est si beau que je l’avoue:
Ce n’est pas juste mon ami… C’est l’être humain et puis c’est tout.
Laissez le vivre encore peu, au goût de l’appel insolent,
De cet amour ou qui dit mieux? De cet amour qui l’aime autant,
Et qui pourtant (pardonnez-les) s’autorise à faire semblant;
A qui la faute? On les connaît: peur et paresse, évidemment.
Laissez le vivre encore un peu, que son passage ait eu raison
De ce crachin au fond des yeux, de la mémoire à ce frisson,
Presque impossible à oublier. De votre avis quel est son nom?
Qu’importe! Au fond de ses pensées… un sourire, qui tourne en rond.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.