Apprenez donc à bretter....
Madame, à cet instant, vous me voyez défait
Car votre air trop distant ignore son méfait.
Je suis, depuis des mois, votre preux Maître d’arme
Et vous ne lisez point en mon cœur qui s’alarme.
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Monsieur je sens cela tout en vous combattant,
Ferraillant sans peiner d’un tonus éclatant.
Je veux, sans défaillir, pouvoir bien me défendre
Tripoter cet estoc et savoir tout pourfendre !
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Vous me semblez ici, dans ce déguisement,
Être parfait bretteur féru d’embrasement.
Vos assauts répétés font tous voir de l’adresse
Et je plains tout hardi dont la morgue se dresse.
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Monsieur vous me voyez toute ici d’à-propos
A vous savoir le gré d’une âme sans repos.
Ne me demandez point d’avoir meilleure force
Ni de mieux me frotter à votre brune écorce.
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Madame on vous dit veuve et sans aucun soutien
Ayant perdu cet homme au fort riche entretien.
Cessez de vous cloîtrer tout comme une Ursuline
Tandis que vous portez l’allure masculine.
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Monsieur vous m’intriguez et j’en suis renversée !
Pourquoi vous dites-vous âme bouleversée ?
Je ne puis vous laisser espérer une suite
Quand mon être se veut de fort sobre conduite !
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Hélène je ne veux vous forcer indûment
Car l’Amour est divin quand personne ne ment.
Allez donc votre sente et gardez bien la route
Ferraillez si besoin sans connaître déroute.
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Vincent ! Croyez-moi donc, je n’oublierai jamais
Ce temps passé chez vous et vivrai désormais
A voguer à tout vent sans faillir dans la frousse
Y compris quand j’irai me pommer dans la brousse.