Va donc, marche ou rêve...
Marcher seul comme un grand et n’avoir peur de rien
C’est pousser tristement son long chant grégorien.
Dieu, qui n’est jamais sourd, portera lors son aide
Au candide marcheur qui gémit quand il plaide ;
Car monter le chemin est dur pour un terrien.
Je constate qu’ici le sort prolétarien
Dessert tout ingénu voguant l’air aérien.
On aime le dadais qui va tout fier et raide
Marcher seul comme un grand !
Le temps change mais fait le peuple prétorien
Jugeant que le semblable est devenu vaurien.
Suivez donc ce conseil : pour avoir quelque entraide
Changez donc ce visage à la mine fort laide
Et partez, sans bramer comme un vrai bon à rien,
Marcher seul comme un grand !