Pourquoi es-tu parti rejoindre d’autres lieux
Par-dessus le nuage à la blanche structure ?
Tu sembles peu couvert, mais frileux de nature,
Garde alors ton chapeau qui ravit nos milieux !
Prends plein de beaux clichés depuis ces lointains cieux
Pour nous refaire un film, en pensant filature :
Car c’est fort amusant de voir la créature
Qui s’ignore observée en transports délicieux.
Il est vrai, pour le coup, que tu zyeutes le Monde,
Avec un air coquin, d’un plaisir qui t’inonde.
Cesse donc de sourire en nous toisant de haut.
Prépare le terrain pour prolonger ces joutes
Qui te montraient cœur chaud et moi cœur d’artichaut.
Nous étions deux garçons aux dérives absoutes !
Ci-après, la béquille de Bruno qui guide mes pas:
Partir pour découvrir de nouveaux paysages
Emportant une carte, s'aidant d'une boussole,
Dormant sous une tente ou à même le sol
Et revenir chez soi les yeux remplis d'images,
Peindre le souvenir d'une prairie d'alpage
Et la nuit sur la braise où la truite rissole
Entretient l'euphorie de la marche et console
De la mélancolie, bien triste marécage.
Partir pour le désert et s'éloigner du monde
Pour chercher en soi-même une source féconde
Apporte le profit d'un nouveau devenir.
Mais soudain mettre fin à ses jours sur la terre
Et partir de la vie pour n'y pas revenir,
C'est désirer la paix. Il faut croire au mystère.