Parce que j’étais curieux, désireux de tout voir,
Les pays du grand froid, ceux que le bleu inonde,
Le corps toujours partant, le cœur rempli d’espoir
Je me suis décidé, j’ai fait le tour du monde
J’ai vu la mer furieuse et les fiers océans
Ceux qui téléguidaient ma course vagabonde,
Les typhons en colère et leurs souffles géants ;
Ne renonçant jamais, j’ai fait le tour du monde.
Parce que j’imaginais des rivages lointains,
Des horizons nouveaux, des terres différentes
Où m’attendraient qui sait d’incroyables matins,
J’ai pris ce long chemin fait de mille tourmentes.
J’ai défié le temps pour vivre des séjours
Dans une terre aride, une plaine féconde ;
M’arrêtant pour un mois ou croyant pour toujours,
Insouciant et fou, j’ai fait le tour du monde.
J’ai cultivé des champs et fait murir des fruits
Là où il fait bon vivre, là où le blé abonde,
Quand chantent les oiseaux, quand sont douces les nuits ;
Avec des chants joyeux, j’ai fait le tour du monde.
J’ai vu l’enfant qui joue et les hommes rieurs,
Le navire guerrier qui s’en allait sur l’onde,
Le sol couvert de sang et des êtres en pleurs ;
Sans jamais renoncer, j’ai fait le tour du monde.
Dieu quel étonnement, quelle résignation !
Face au temps qui s’en va et les jours qui chancellent,
Quand le vent souffle au loin et change l’opinion
Et que dans nos esprits, tant d’images se mêlent !
L’amour m’a fait connaître un peu de ses plaisirs
Dans son parcours sans fin, son éternelle ronde ;
J’ai connu le labeur et le temps des loisirs,
Ne m’arrêtant que peu, j’ai fait le tour du monde.
J’ai cru être le roi et toucher le gros lot,
Une heure simplement ou juste une seconde,
Dans un feu d’artifice ou le simple brulot ;
Exalté, résigné, j’ai fait le tour du monde.
Des mirages brillaient sur le sable et les monts,
Appelant l’espérance au son de sa faconde,
Masquant ma déception en faisant des rebonds ;
Certain de mon destin, j’ai fait le tour du monde.
À présent je suis là , après tant de détours,
Sur de finir ici, dans des pensées profondes,
En portant mon regard sur ce passé, ces jours,
Où bonheur et malheur sans arrêt se confondent.
Parce que j’étais curieux, désireux de tout voir
Les pays du grand froid, ceux que le bleu inonde,
Le corps toujours partant, le cœur rempli d’espoir
Éternel voyageur, éternel voyageur,
Éternel voyageur, j’ai fait le tour du monde.