Certainement, il n’y pas d’autres solutions
Puisque le fil d’Ariane est rompu,
Que nos errements, n’ont plus aucune raison,
Que nos cœurs fébriles ne voient plus.
Je sais bien que nous sommes fichus,
Mais je sens vibrer d’anciens frissons,
Il y avait bien trop de monde dans la rue,
Pour que ce ne soit pas une révolution.
Je sais bien que l’air est à la concentration,
Que la vie n’a plus à être émue,
Que plus rien sur terre n’est de saison,
Que l’esprit est corrompu.
Je sais bien que j’ai tord d’avoir raison,
Mais je vois ce que vous n’avez pas vu,
Les humains dans des corps prison,
Le froid qui Ă©treint les peaux nues.
Et ce monde qui tourne sans impulsion,
N’ayant d’aimant que sa gravité,
Les tombes qui s’ouvrent pour les générations,
Aux présents faits de rêves avortés.
Je sais bien que l’argent est seule volonté,
Qu’il faut oublier la compassion,
Que demain est à présent monnayé,
Que l’humanité n’aura qu’une leçon.
Je sais bien que la vérité n’est que communication,
Que les idéaux ne sont que financiers,
Que les chemins de l’équité ne sont plus qu’illusion,
Qu’il faut se laisser aller à l’individualité.
Je sais bien que nous sommes condamnés,
Mais j’entends au loin une vieille chanson,
Celle que fredonnent quelques damnés,
Quand les liens s’étayent sans pognon.
Il y a bien trop de monde dans la rue,
Pour que ce ne soit qu’une manifestation,
Cet Ă©cho qui gronde est revenu,
Pour mettre à bas la démoralisation.
Probablement, il n’y a pas d’autres solutions,
Que l’égoïsme de l’individu,
Menant notre embarcation,
Dans le cynisme convenu.
Mais je préfère croire en cette chanson,
Des personnes qui se sont tues,
Ce vieil air d’espoir et d’union,
Qui remonte l’avenue.
Je préfère être personne,
Plutôt qu’individu,
J’espère en l’Homme,
Et ses échos ténus.
Allover