T'attendre.
Sur les rivages de mon cœur
Près des fleurs qui ont ton odeur
Et dans tous mes quatre décembre
Être seul, toujours à t’attendre !
N’avoir, athée consciencieux,
Que toi pour occuper mes cieux,
Hélas, comme hier, sans comprendre,
Être seul toujours, à t’attendre !
Être, qui ne boit de cette eau,
Cet œuf qui ne fait plus d’oiseau,
Celui qui ne veut à sa table
Ni un bon dieu, ni un bon diable
N’être que d’une religion
Celle où l’on chante ton prénom
Petit chrétien de pacotille
Ne voir dans le ciel ... que ma fille.
Croire que tu flânes là -bas,
En y faisant tes petits pas
Des petits pas de ballerine
Aux violons de Borodine.
Que tu y danses tout en rond,
Aux refrains du bel Avignon,
Qu’en ce ciel ton âme adorée
Flotte toujours prés de l’entrée.
Croire qu’en ce monde meilleur
Tu es partie en éclaireur
Attendre que la mort m’emporte
Pour m’ouvrir de ton ciel, la porte.
Croire ma fille qu’en ce ciel
Tu dis à ton père éternel,
De ta voix si douce et si tendre :
« Papa ! C’est à moi de t’attendre »
--- fil2père 2015 ---