S’il avait pu choisir avant l’atterrissage
Sa famille, avant d’être entrepris comme otage
Par la rue de Verneuil, quartier chic de Paris,
Il aurait à coup sûr opté pour l’autre vie.
Destiné à gagner des parties sans jouer,
À saigner le rival qui n’a rien demandé,
Au nom du capital, pour un billet d’adieu,
Il sait qu’il a perdu quelque chose au milieu.
Un morceau de lui-même, de quoi vous plaignez-vous?
Lui ne sait dire « je t’aime » qu’au travers de ses sous.
Embastillé du sort, pauvre gars adulé
Qui n’a même pas pour lui le droit de s’indigner.
Voilà .
Je pourrai me vanter d’avoir écrit une fois
Sur ceux dont la fortune enfle celle des rois,
Content que ce poème ait l’air d’être bâclé,
Ça m’aurait ennuyé qu’on soit deux à l’aimer.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.