C’est l’automne qui vient présenter ses couleurs
Sans vouloir imposer de pénibles chaleurs.
Je vais, en claudiquant, revoir cette campagne
Où jadis, tout jeunot, j’amenai ma compagne
Pour lui dire en chantant quelques douces valeurs.
J’étais, comme on le dit, précoce et plein d’ardeurs
Je roucoulais en vers des mots dans leurs grandeurs.
Aujourd’hui je suis seul, nulle ne m’accompagne :
C’est l’automne qui vient.
Mais que sont devenus ces autres enjôleurs
Qui se prétendaient, tous, bien meilleurs cajoleurs ?
J’aimerais avec eux boire enfin le champagne
Pourquoi sont-ils partis se cacher en montagne ?
Serait-ce que pour eux les fervents cavaleurs
C’est l’automne qui vient ?