Restent des enfants du certificat primaire,
Des adolescents des belles années rock’n roll.
En Algérie à vingt ans pour la sale guerre.
Ont bâti les « Trente Glorieuses » : pas toujours drôles.
Puis, sur la rive blanchie de la séniorescence,
Déjà sont les rides ; un court temps désorienté,
Ils écoutent leur conscience, croient en leur expérience,
Et savent le génie de l’Être qui peut s’adapter.
Après balbutiements et couacs de débutant,
Le clavier en mode azerty ils ont dompté ;
Mamy en langage numérique, dorénavant,
Face à son écran parle à ses petits-enfants.
Octogénaires connectés sur réseau social,
En avatar et en pseudo se travestissent,
Pour un temps ils oublient les vieux de la chorale,
Ils jouent les intrépides et frondent avec délice.
Le papy grincheux retrouve seconde jeunesse.
Grâce aux sites coquins redevient vigoureux,
Tant de dames délurées qu’il en croque sa vieillesse,
Sans complexe, affranchi, il en prend plein les yeux.
Âgées, élégantes dames au look soigné,
Chics ou extravagantes les mamys mannequin
Ont leur blog ; sur le web, elles rêvent de cartonner,
Devenir, pourquoi pas, l’égérie de Cardin.