Un pauvre moulin se mourait dans la garrigue Il ressemblait à un vieillard tout décati On pouvait ressentir les heures de fatigue Il faisait pâle figure, de tristes abattis.
Et un jour, un jeune homme venant de Martigues Tomba sous le charme désuet du bâti C'était un meunier, au doux prénom de Rodrigue Pour ce bâtiment, il avait de l'empathie.
L'infortuné fut rebâti, ô providence Les gens venaient le voir de toute la Provence Ô peuchère ! Il est bien plus beau qu'auparavant !
On aurait dit un voilier avec ses haubans Bravant les éléments et fier comme Artaban Toutes les ailes déployées aux quatre vents !
De la pierre d'un vieux moulin délabré On entend le bruissement millénaire De la roue qui s'épuise nonchalante À moudre, le grain de nos souvenirs.