Comment, dans ton regard, retrouver la lumière
Qui détrempait mon corps jusque sous tes paupières ?
Aujourd’hui refermées par le temps, crapuleux...
J’ai beau t’aimer de près, tu t’enfuis peu à peu.
Ce temps, pourtant si cher, couffin de notre amour,
Chiffonnier de l’entente et du chacun son tour,
Qui vient nourrir mon cœur, affamer tes quatrains,
Comme si l’appétit se trompait de festin.
N’as-tu point remarqué, sur ma peau transparente,
L’appel de nos secousses? Pâle salle d’attente,
Oubliée, desséchée, cercueil de tes désirs,
Si seulement ces mots pouvaient te faire écrire.
A ton tour, mon amour, de risquer l’idéal
D’une vie sans envie (dit-on) qu’il est normal
De se laisser aller à la facilité...
Te poser sur ma bouche est-il si compliqué?
Suis-je alors repoussant au point de repousser
L’effleurement de nos lèvres? Lisière du baiser,
Celui que l’on se donne lorsqu’on est amoureux,
M’aimes-tu assez fort pour qu’il soit douloureux?
Embrasse-moi, sur-le-champ! Avant que le début
Ne profère la fin avant d’avoir vécu...
Tu me manques et pourtant, je te vois, tu es là .
(Mais...)
J’ai beau t’aimer de près, tu ne me trouves pas.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.