Le poète espère ne pas avoir écrit un vers de trop
que ma lectrice tienne encore debout
Que mon encre ne perde son pied marin
Et se laisse couler sans retenue
En quelques brasses de lecture , elle remonte à la surface des mots
Pourvoyeurs d'un regard , le poète met des yeux sur chaque mot
Des yeux comme un dédale de fenêtres
Dans sa descente d'ivresse des profondeurs ,des sous jetée
par ces fenêtres
Ce matin elle accroche ses draps lavés au lavoir du coin
Ce manteau de drap trois quart de sa nuit
Hier soir , elle a dégainé son haut de corps de sa robe fourreau noire
Elle est sortie du cadre noir de cette nuit épinglée de sa chambrée
Elle a retiré ses gants noirs , sa poignée et sa garde du corps
Elle n'en avait plus besoin pendant cette nuit
Aime n'avait plus le ai de haïr
L'écrivain et le lecteur portent un regard
Le lecteur se met dans la peau des mots
Cela me rappelle le film d'animation Japonais your name
Ecrire et lire c'est comme un échange de corps
C'est un échange spirituel dans le vide jusqu'au moment où
Interposition de lèvres entre celui qui lit et celui qui écrit
Une poésie passe entre les mots
Pour un lecteur de livre , il peut se glisser sous la couverture
Puis l'un et l'autre s'amenuisent et disparaissent dans la poussière blanche
Le lecteur attribue à d'autres que lui le réveil
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domi.gondrand@laposte.net
