Ton magnifique poème répond mot pour mot et avec bien plus de talent à mon "Noël du passé".
Hélas, oui, que de changements dans ces Noëls. Déjà les sapins étaient plus modeste chez beaucoup de gens et le "fait maison" était très présent. je me souviens des séances de dessin, de découpage, de peinture dorée ou argentée, de callligraphie, pour décorer.... il y avait une ferveur pour le faire... c'était vraiment la fête, déjà la préparation du sapin.... et puis des petits détails qui touchent: la paille et le navet disparu et le père qui avait entamé la carotte avec un couteau à bout rond pour faire croire que des dents s'y étaient imprimées.... et les cadeaux, tous modestes ou au moins utilitaires: oranges bien sûr, mais aussi un pull tricoté maison ou une nouvelle chemise, des chaussettes pour l'hiver.... et la messe de minuit incontournable pour les adultes et les grand enfants. Un restait pour garder les autres plus petits. Ma mère était dans ses casseroles dès le matin pour faire un repas de Noël pour lequel on devait se mettre en tenue du dimanche, par respect pour ce jour là . Les recettes de sa bûche et de son pavé au café ont traversé les générations dans la famille et tous les membres encore vivants les font comme cela et ont transmis à leur enfants (il ne nous viendrait jamais à l'idée d'acheter pour Noël une bêche du commerce). le coq au vin (nous avions des volailles à la maison) était une merveille que nous ne connaissions qu'une fois par an, soit à Noël, soit au Nouvel ans.
Comme d'habitude chez nous, il y avait toujours dans le placard du pain, du fromage, et d'autres petites choses si un plus pauvre que nous venait à passer. Mais cela, c'était toute l'année de tradition dans notre petit village.
Le jour de Noël, traditionnellement, on allait au cinéma s'il ne faisait pas trop mauvais, car la ville était loin et on allait à pied. Dans l'année, seuls les adultes et les plus de 18 ans y allaient. La première fois, j'avais dix ans en 1956: Vingt Mille Lieues sous les Mers, un évènement du cinéma et d'une vie de gosse. Je m'en souviens encore.
Oui, tout cela a bien disparu, surtout le pain, le fromage, et autres petites choses qui étaient dans le placard en réserve pour un plus pauvre. Bien sûr les conditions de vie ont changé et beaucoup plus de choses sont disponibles. Chez nous et chez mes deux enfants, on a gardé une tradition. Pas de réveillons, pas de banquet de Noël, mais un lunch avec deux ou trois choses choisies de très bonne qualité et, donc qu'on ne mange qu'à cette période de fêtes et plus jamais le reste de l'année et toujours en petite quantité. pas de cadeau non plus sous le sapin qu'on continue à faire, mais il a quand même une guirlande lumineuse à présent.
Tu m'as touché énormément par ton texte... un vrai coup de coeur et aussi un coup de gueule salutaire contre une forme de civilisation consumériste et de paraître qu'il est grand temps d'abandonner
Bonnes fêtes de fin d'année à toi et aussi à tous les membres de l'Oasis par la même occasion.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)