Au-dessous des remous, funeste charité,
Se promène une faille amoureuse par nature :
Cœur ouvert libertin, que mon cœur humilié
Dégorge de sanglots lorsque tu me tortures !
Est-ce toi, ô Amour, qui saccage ma vue
Au point de ne penser qu'aux regrets adultères ?
Ou me suis-je embarqué, ô démente inconnue,
Sur l'eau trouble épicée qui détrempe ma chair ?
Quel délice pour toi de me voir tourner court
Devant ce que mon cœur a toujours recraché...
Me voilà piètre armure : sur ta peau de velours,
Dévisageant ces mains à deux doigts de t'aimer.
Ça me rend fou putain ! De les entendre rire,
De les imaginer vacillant dans ton cou
Encollés - corps à corps - chatouillant tes désirs
De baisers alanguis, de larmes sur mes joues.
Car j'ai mal... Devant nous, ce point de non-retour
Accouchant âcrement du pire alexandrin :
« Ne t'ai-je pas prévenu, misérable au secours !
Qu'au sortir de ses lèvres s'infiltre le venin ? »
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.