En ces temps reculés...
Qui peut donc, mieux que moi, vous conter ma jeunesse,
Quand aux pieds du pressoir j’observais le cuvier.
Les bruyants vendangeurs y vidant leur panier
Chantaient tous, à voix haute, un air plein d’allégresse.
Je me rappelle encor du parfum des raisins
Qui, broyés sans la rafle, embaumaient le garage.
Leur jus donnait du fard à mes jeunes cousins.
« Voyez couler ce suc qui n’attend qu’un cuvage
Dans le muid familial où tout va fermenter.
A la fin de ce jour, pour bien vous contenter,
Nous boirons, au dîner, des nectars d’un autre âge. »
Lors chacun écoutait mon aïeul commenter.