LES RAISINS VERTS
Derniers feux de l’été, c’est la fin des vacances
il est minuit sonné. En cette fin septembre
La blonde Séléné fait scintiller la mer
Les flonflons de guinguette ne sont plus que mirage
Ils se sont déchaussés dés l’entrée sur la plage
Marché main dans la main où l’onde boit le sable
La douceur sous leurs pas, la fraîcheur qui agace
Et la mer joue berceuse. Ils ont chaud, ils ont froid
Ils se sont rapprochés, se tenant par la taille
La lune s’est cachée, les laisse seuls au monde
Dans une citadelle d’obscurité profonde
Qui les rapproche encore : le flirt est dépassé
Ils se sont devinés, enlacés sans attendre
Pas un mot, leurs mains jouent la tendresse
N’ont rien à ignorer du feu qui les consume
Ils découvrent enchantés le monde des caresses
Instant de vérité. Leurs corps ne font plus qu’un,
Et leurs lèvres soudées échangent confidences
Un dialogue muet, une folle impatience
Il est de ces silences valant mieux qu’un je t’aime
Combien de temps ainsi ont attisé la flamme
De leur jeunes désirs ont affûté les armes
L’espace d’un soupir, l’école du gémir
Il l’a sentie trembler, dire non dans un souffle
Et ajouter j’ai froid, d’une petite voix
Il est total frustré, maudit sa maladresse
Se rend Ă la sentence, lui passe son chandail
Lui ventre explosé, elle moite et trempée
Ils se sont rechaussés, mocassins ballerines
Et d’un pas incertain ont regagné le mail
Il l’a raccompagnée, chacun rentré chez soi
Un sommeil agité, témoin de leurs émois
Il auraient pu s’aimer, l’ombre était complice
Mais elle n’a pas osé faire le pas de deux
C’est vrai qu’en ce temps-là , on disait pas tu baises
Pilule et bonnets, c’était très compliqué
Pour les ados rêvant d’une charnelle danse
Derniers feux de l’été, nous étions en septembre
Ne se sont plus revus et depuis c’est décembre
Parceval