Suzanne takes you down
So long Marianne
Dance me
https://www.youtube.com/watch?v=XOhefCsSlVohttps://www.youtube.com/watch?v=2zjLBWnZGTUNous fredonnions Suzanne au rythme de nos pas
Qui nous portaient jadis, pressés, loin de la ville
Pour dérober l'amour, la rose ou le lilas
A l'aube du printemps joyeux de notre idylle.
Cohen nous habitait à l'âge des « toujours »
Cette œuvre et son auteur étaient au répertoire
Pour nous accompagner ; refrain de nos parcours,
Il est des arias qui marquent la mémoire .
Et cette mélodie aux accents déchirants
M'abîme dans un monde où brillait la jeunesse :
Tes seize ans mariés à mes dix-huit vibrants
M'édifiaient en prince au bras de sa princesse.
Ténébreux et poète il nous faisait frémir
Par les intensités sombres de ses ballades
Alors que je tenais ta taille, souvenir
Des instants révolus mais forts de nos balades.
J'ai souvent cette voix grave et cette chanson
Qui trottent dans ma tête, et malgré les années
Mon corps est parcouru par le même frisson
Lorsque son timbre sourd des platines veinées.
Bien sûr, les amoureux ont perdu leur ardeur,
Déesses du passé, Marianne et Suzanne
Ont quitté notre espace envahi de candeur
Pour aborder un temple où la beauté se fane.
Léonard est parti, nous laissant orphelins
Appauvris et privés de leur eau de jouvence,
Un flot tari par l'âge à l'aube des moulins,
Mais qui peut resurgir d'une réminiscence.