Une chose attira mon attention.
Une pendule au milieu du salon.
Une aiguille fixée sur la minute
Qui ne semblait pas faire la culbute.
J'étais trompé par l'immobilité
De l'image comme paralysée.
Mais les heures n'arrêtent point leur fuite.
Rien ne suspend le temps, il va trop vite.
Ce n'est pas l'homme qui stoppe le temps,
C'est le temps qui arrête l'homme avant.
Peu importe le rôle que nous jouons,
La pertinence de nos opinions,
L'ironie de nos choix et de nos danses,
Les combats que l'on sait perdus d'avance,
L'énergie que l'on dépense à tout va,
L'espérance qu'on porte à bout de bras,
Les joies ou les douleurs de nos amours,
Rien ne change la mesure des jours.
Que l'aiguille traîne sur un cadran
D'or ou de bois aux reflets rutilants,
Que le cadran d'or remplisse à merveille
Une horloge, une montre ou un réveil,
Une heure n'a que la même durée.
Dans la lumière ou dans l'obscurité.
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Essayons d'être heureux, ne serait ce que pour donner l'exemple.