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   Lettres d'amour
     "Romance sans espoir"
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Expéditeur Conversation
Thomas1
Envoyé le :  14/11/2020 9:01
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 12/11/2019
De:
Envois: 8839
"Romance sans espoir"
Mon aimée,

Le crépuscule approche, il glisse sur les feuilles, c'est une souffrance pour moi que de l'entendre.

Les grilles se referment sur l'illustre manoir du comte, votre père. Vous êtes enfermée, et mon cœur avec vous.

Je vous ai à peine reconnue cette après-midi, vous sautiez de joie avec vos compagnes. Quelques gentilshommes fortunés vous tenaient compagnie.

Vous paraissiez si gaie.

A mille lieues de là, à quelques pas en fait, caché sous la verdure de chênes centenaires, je vous regardais vivre.

Vous m'aviez oublié, ce garçon un peu fou qui vous aimait si fort, rencontré à l'église, quand sonnait l'angélus.

Le lieu était désert, vous priiez solitaire, un valet vous attendait sur le seuil vermoulu. Vous sanglotiez un peu.

J'étais là, transi, désolé comme toujours. Je marchais dans la travée, ombre parmi les ombres.

Mais vous m'avez souri. C'était comme une aube légère au travers de la pluie, un rayon de soleil qui transperçait vos larmes.

Ce n'était pas sincère ni bien profond sans doute, coquetterie de fille, mais je fus subjugué par votre fine beauté.

Nous sortîmes ensemble sous le porche, échangeâmes des sourires, j'étais à vos genoux.

Bien du temps a passé, je n'ai pas oublié.

J'ai rôdé dans le parc de votre beau château, je vous voyais parfois, mais j'étais un fantôme, et les fantômes se taisent.

C'est aujourd'hui le jour de vos douces fiançailles.

Vous êtes si heureuse, vous souriez encore, mais ce n'est pas à moi. Ce marquis élégant vous semble bien aimable. C'est lui votre fiancé, sans doute.

Vous vivrez désormais votre vie de marquise. Et ce sera sans moi.

Les grilles du manoir viennent de se refermer à tout jamais.

Je regagne ma place, une dalle de pierre sous l'église du village.

Vous m'aviez fait renaître, et voilà qu'à nouveau, vous m'y précipitez.

C'est bien là mon destin, qu'il en soit donc ainsi.

Je bénis ce beau jour où je vous vis pleurer.

Adieu, ma douce aimée, je me tais à jamais.


Philippe d'Aubignac, 1798-1824
Qu'il repose en paix.


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