Re: Il n'a jamais existé le bon vieux temps ...
Le bon vieux temps n'était pas l'Eden, sûrement, et continuer d'exister exigeait de la force et de la santé physique (pour triompher des maladies, car les médicaments étaient beaucoup moins efficaces que maintenant), du caractère, et savoir se contenter de peu car simplement les conditions l'exigeaient.
C'était plus facile, car il y avait beaucoup de tentations en tous genres. Et puis, tout le monde devait mettre la main à la pâte. On n'avait pas le temps de penser à des frustrations pour un objet à l'utilité douteuse qu'on ne pouvait pas avoir, car il fallait travailler pour se procurer l'essentiel.
Mais ces conditions nous obligeaient à être inventifs dès l'enfance (pour les jeux par exemple), à prendre plus tôt des responsabilités et à les assumer, et la vie de famille et la vie sociale était bien différente de celle d'aujourd'hui, bien plus réelle.
Aujourd'hui, il m'est certainement beaucoup plus facile de survivre et de vivre qu'à beaucoup de personnes des plus jeunes générations, car je sais me contenter de peu, j'ai acquis des valeurs et une expérience de jeunesse de condition très modeste qui m'a permis de me contenter de peu quand c'est nécessaire, de ne pas en être frustré pour autant, de savoir faire pas mal de choses moi-même sans avoir besoin de personne pour m'en tirer tout seul, et surtout, j'ai pu acquérir dans ma jeunesse des goûts qui m'éloignent des envies inutiles, tout en sachant profiter de bonnes choses à l'occasion.
Mes grands parents, grand tantes et oncles, avaient encore moins d'envies que nous et plus encore ce sens du nécessaire et du pratique avant celui des futilités, ce qui leur faisait dire que c'était mieux de leur temps. Question d'appréciation de valeurs réelles et tangibles.
Nous sommes passés d'une civilisation de travail et d'effort et d'engagement à une civilisation de loisirs et de consommation effrénée. je suis suis pas sûr que cela soit mieux.
Je crois surtout qu'actuellement, beaucoup de personnes adultes sont restées des enfants trop gâtés et capricieux, que la moindre frustration exaspère, et que la tentation perpétuelle à laquelle ils sont soumis ne les rend pas meilleurs qu'avant, et leur enfants vont encore aller plus loin sur ce chemin. On tue maintenant pour un téléphone portable ou une cigarette refusée.
Dire cela est un constat, pas de la nostalgie ni une usure de l'esprit.
Mais c'est ma position strictement personnelle et je n'oblige personne à la suivre.
Très beau texte qui incite à la réflexion et la discussion.
----------------
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)