Voyez donc les Amis, c’est le jour qui revient
Apportant ce parfum dont l’odeur vous parvient.
Hé oui c’est un bouquet qu’ici je vous apporte
De fleurs cueillies très tôt, à deux pas de ma porte.
Voilà je suis venu pour vous entretenir
D’un propos chaleureux qu’il convient de tenir.
Je sais votre penchant pour les chaudes paroles
Qui donnent tant d’attrait à chacun de nos rôles.
Ici, dans ce Palais, tant de charmes secrets
Savent dire à leur pair où sont ses intérêts.
Ne rajoutez plus rien, j’ai revu les réponses
Que vous fîtes sitôt avoir lu mes annonces.
Mais combien d’entre vous celèrent leurs courroux
Se méfiant du faux blond qui n’était qu’un vrai roux.
L’habit si fort soigné ne fait jamais le moine
Mais révèle un indice ouvrant son patrimoine.
Connaissez-vous des gens que l’on dit de grand poids
Qui puissent vous parler comme au temps de nos rois.
Or je suis maintenant qualifié pour prétendre
Que ces mots très cordiaux sont tous dits pour détendre.
Il y a parmi vous moult gens dits doués
Qui savent apprécier lorsqu’ils sont trop loués.
Alors souffrez qu’ici quand s’emballe la Foule
On distingue l’envoi qui plaît car il défoule.
Reprenez, pour un temps, devant votre miroir
La place qui convient pour enfin vous y voir.
Observer, sans chiner, les traits de votre mine
Qu’a dessiné tantôt cette amicale mine.
Voilà le tour est fait et j’en suis satisfait
J’efface pour le coup l’effet de mon méfait.
Comme vous êtres beaux le sourire à la lèvre !
J’ai fait ce que j’ai pu, n’étant point un orfèvre !