La nature en danger - ("FAITS DIVERS, bien trop divers").
Du fond des temps, aux premières secondes de l'époque du moderne, [ILS] étaient obligés de vivre au milieu d'une nature qui ne les comprenait pas. Sans répit, le vacarme des oiseaux couvrait le gazouillis de leurs espoirs monnayables. Le sans-gêne des rivières ralentissait leurs "va-et-vient" envahisseurs et les forêts empiétaient avec désinvolture leurs espaces constructibles. En fait et selon leurs propres sentiments la pluie, le vent, le soleil, se passaient le mot pour contrarier les plans qui stagnaient dans leur tête avide. Autrefois abandonnée à ses caprices, la nature semblait ne pas vouloir se plier à leurs besoins.
Aujourd'hui, [ILS] ont trouvé les moyens de contrecarrer la spontanéité de cette nature rebelle. [ILS] se sont enfin révélés. Après avoir longtemps cherché comment pouvoir revendre ce qui était gratuit, selon une savante restructuration personnelle de la "Création". A présent [qu'ILS] peuvent s'allouer les moyens de réaliser et marchander leurs rêves en ersatz naturel, [ILS] se dépêchent d'incruster leurs empreintes destructrices sur les sols sacrifiés au plus offrant. Boulimiques [ILS] fondent, sans état d'âme et les serres minutieusement aiguisées, sur tout ce qui n'est pas réadapté à leur convenance. [ILS] s'abattent sans pitié sur chaque centimètre carré, [qu'ILS] dépeuple méticuleusement de leurs parasites en tous genres. [ILS] troquent le moindre relent de terre sauvage, inacceptablement rescapée des consciencieux réaménagements bétonnés. Missionnaires du bâtissable, [ILS] plantent leur pouvoir négociable au cœur de chaque lieu prometteur pour promoteur sans cœur. Afin de couper court aux agressions sauvages du doute possible, [ILS] rasent chaque jour de près leur sentimentalité hirsute. Puis, assurés de donner sens et fraîcheur à leurs élucubrations bitumées, [ILS] se collent au boulot. Une main dans la poche revolver, l'autre serrant fort la Bible du père Macadam.
Aidés par une insouciance collective, puissamment entraînée à fermer les yeux sur ce qu'elle ne veut pas comprendre, [ILS] décalquent leur personnalité sur celle de ces malvoyants d'occasion. Offrant en guise de mode d'emploi, des publicités subliminales aux "regardants" de trop près pour mieux les aider à s'asservir. Bien sanglés dans leurs travers et encore mieux, dans leurs non droits taillés sur mesure, [ILS] s'installent sans gêne aucune sur toute parcelle sonnante et trébuchante. Sans indulgence envers ceux qui n'ont pas l'argent nécessaire, pour racheter leur expropriation sommée au nom de la nécessité nationale. La nature avait pourtant astucieusement semé différentes logiques d'existence. Pour que chaque être vivant, chaque élément singulier existe selon sa prédisposition. Selon ses envies, selon ses besoins. La nature
avait fait en sorte que tout composant de ce monde puisse s'épanouir à son gré. Mais aujourd'hui, la règle du "tous pour un et un c'est pour moi", a largement modifié la donne de façon quasiment irréversible.
Depuis trop longtemps, obéissant au doigt destructeur et à l'œil vorace de "Mon-saigneur Profit", toutes les ouailles des différentes tribus converties au "Progrès & Etc." partent régulièrement en croisade sur la terre ceinte par des "baux" frères de barbelés. Ici, les "Coupent-tout" taillent dans le vif des sujets boisés. Ils abattent des arbres condamnés par défaut et lesquels sont par la suite libérés sous forme de pâte à gâcher. Ceci, pour faire des catalogues jetables. Pour imprimer des bons de commande, permettant d'outiller des "Coupent-tout" plus performants. Plus loin, pustulés d'un trop-plein d'humeurs "bétonnantes", les "Chez-les-autres" répandent le pus de leur gros derrière culotté sur les expulsions malignes des "Chez-à -moi". Pendant que çà et là , envoûtés par une géométrie pécuniaire, des "effaceurs professionnels" rectifient l'extravagance des libertés fluviales, remanient l'impertinence des littoraux misanthropes. Tout est relooké avec énormité, sous le regard protecteur et bienveillant des "Bull-d-osèrent" dénués de toute pudeur. D'abord, pour faire beaucoup moins joli. Ensuite, pour contraindre les terrains rebelles à accepter l'intronisation de ces postérieurs de luxe, catégoriquement allergiques aux éléments naturels. Ainsi, les mal lotis sont insensiblement repoussés par les bons mal vivants, qui refusent de se laisser envahir par une faune et une flore bien encombrantes et jugées impropres à la civilisation synthétique.
Comme il n'y a malheureusement pas assez de place pour tous les croqueurs de terre, des vocations de "souilleurs" de mer se sont enfin révélées. Permettant ainsi de maintenir l'injuste équilibre entre les décharges terrestres et les dépotoirs marins. J'ai même entendu dire que certains bienfaiteurs de l'excentricité, voudraient raser certaines callosités volcaniques émergeant avec inélégance de la surface des océans vert émeraude. Afin d'y semer quelques cliniques de luxe pour soigner ceux qui ont le mal des montagnes. D'autres projetteraient de bétonner des récifs coralliens pour installer un parcours naturel. Afin de permettre aux joggeurs nantis, de s'offrir un moment de solitude iodée loin de leur enfer boursier sans peur d'écorcher leurs baskets vernies.
Mais tout ceci n'est que ouï-dire.
Ou peut-être pas !
Cependant, il faudrait bien que…