Les chemins du trouvère et du troubadour....
Combien de longs chemins et puis de vastes plaines
Avons-nous arpentés pour voir nos châtelaines ?
Et lorsque leurs maris semblaient bien endormis
Combien de chants poussés, le soir au clair de lune,
Ont fleuri des balcons la solide tribune,
Inspirant tant de cœurs, des candides hormis ?
Combien de Nobles Gens ont payé d’équipages
Pour tenter d’arracher de nos poches ces pages,
Des pages de longs chants Ă©crits pour leur bonheur.
Te souviens-tu l’Ami qu’avec délicatesse
Nous les faisions tous deux Ă petite vitesse
Sans jamais ameuter de l’endroit le sonneur.
En ces jours de prison quand s’en vient la veillée
Nous repensons l’époque où même surveillée
La vie Ă©tait joyeuse et surtout sans tourment.
Aujourd’hui j’ai rangé ma vieillotte cithare
Que je sortais jadis au beau pays cathare,
Mais toi tu joues encor de ton bel instrument.
Plus tard, quand la vieillesse aura pris plus de place,
Nous pourrons lors causer en faisant du surplace
Sur le banc, près du charme, en jouant les rentiers.
Ce pays de retraite est un coin fait de pierres
Et c’est lui qui verra se fermer nos paupières
Après que nous ayons foulé tous ses sentiers.