L’océan du temps
Regarde au loin les sillons blonds
Allongés dans le vent léger
Entends les oiseaux agités
Au fond du ciel encor trop blanc
Tout au fond
De l’horizon
Ont-ils quelque inquiétude
Entends-tu parfois leurs appels
Cris ignorant la solitude
Leur assurance pareille à un apaisement
Pourtant
Nul ne peut ajouter un instant
A la chaîne onduleuse
Echevelée du temps
Ignore donc ces signaux insistants
Ils n’ont rien de réel
C’est un flux indolent
Une incessante ritournelle
Qui se coule en rampant
Au pied des monuments
Rasant et effleurant
Les sols côtiers mouvants
Au bas des digues d’océan
Aux nuages de sable blanc
Là -bas projetés par instants
Pas un grain de poussière
Ne peut par toi monter dans la lumière
Tu ne peux ajouter un instant
A la grille implacable du temps
Ses degrés horaires arbitraires
Ses lacunes et ses escarpements
Le lourd balancier d’argent
Est devenu métal incandescent
Il luit vacille confusément
Désintégrant les murs branlants
Des bunkers grisonnants
Postés devant les digues d’océan
Nul grain de sable ne t’attend
Pour adopter ton mouvement
Ou suivre tes commandements
Des sommets dans le vent
Les cascades se muant en torrents
Se brisent toutes en foule
Lourdes compactes comme houle
Qui déboule et déroule
Ses lames acérées des sommets blancs
Vers l’ombre avide
Gouffre vorace de l’océan
Au loin des portes monumentales
Dressées au bord de l’horizon
Aux confins des espaces stellaires
Exhibent leurs obliques battants
Pouvant se clore à tout moment
Et voilà donc le cœur du temps
Que nul ne dompte
Les siècles s’esclaffant
Eclatent de rires ardents
Vite versons nos vies sans honte
Dans le chaudron grondant
Du vorace océan
16 septembre 2013
Dépôt Scam
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