Je dédie ce poème à mes enfants qui, depuis tout petite, ont toujours été mon Rêve, et qui sont devenus mon Espoir...
JE M’EN SOUVIENS…
C’était avant-hier, je m’en souviens,
J’ai 3 ou 4 ans, je suis dans la cour de récré,
Et autour de moi les enfants sont attroupés.
Ils me regardent comme une curiosité,
Et moi je ne comprends rien à leur étrange parler*.
C’était avant-hier, je m’en souviens,
A faire des pirouettes sur le lit, mon père m’apprend.
C’est très marrant, et je ris éperdûment.
C’était avant-hier, je m’en souviens,
Ma mère est partie pour la maternité,
Et rentrera à la maison avec un bébé.
Puis ma mère s’est encore absentée
Après ma sœur, un frère maintenant est né.
C’était avant-hier, je m’en souviens,
Ma mère a voulu commencer à travailler,
Et moi, de mon petit frère j’ai dû m’occuper.
Je n’ai que guère plus de 8 ans, mais pour lui,
Je suis rapidement devenue sa « petite maman chérie ».
J’ai 12 ans à peine et je suis une maman accomplie.
Je lève, j’habille, je baigne et je prépare le repas.
Ma sœur et mon frère sont tout pour moi.
C’est dur de se lever tôt, et d’être seuls, le matin.
Souvent je pleure, mais reste seule face à mon chagrin.
Mais quand le week-end arrive, quel bonheur on ressent !
On déguste notre pique-nique préparé par Maman,
Derrière la porte de la salle qu’on imagine être une cabane.
C’était hier, je m’en souviens,
Dans une belle maison qu’on a construite entièrement,
Je suis devenue une ado, et je souffre intérieurement.
C’était hier, je m’en souviens,
Après la Fac, je quitte la maison familiale,
Et pars vers Paris où je ne suis qu’une provinciale.
J’ai du mal à trouver le Prince Charmant,
Pourtant, j’ai des qualités, on me fait des compliments.
Mais je suis méfiante, et je souffre intérieurement.
Puis un jour je l’ai trouvé, celui que je vais épouser.
C’était hier, je m’en souviens.
Nous sommes tous réunis dans l’église et attendons.
Puis au moment de recevoir les félicitations,
Nos doigts enlacés, mon mari serre ma main un peu plus fort :
C’est un vibrant « Je t’aime » qu’on n’entend pas du dehors.
C’était hier, je m’en souviens,
Guère plus d’un an après nous être mariés,
Une fille (mon Rêve !) vient de pointer son nez,
Puis 18 mois plus tard, un garçon est arrivé.
Et là , avec le choix du roi, je suis comblée.
De plus, mon fils n’en finit pas de me câliner.
C’était hier, je m’en souviens,
Les premières années de mes enfants m’ont épuisée.
Mais ils font tout ensemble, et j’admire leur complicité.
Puis leur adolescence à tous deux est arrivée,
Et cette longue et dure période m’a quelque peu vidée.
Ce ne sont que chamailleries toute la journée,
Et pourtant leur complicité n’a pas été entamée.
C’est aujourd’hui, je m’en souviens,
Notre dernier Noël en famille, que d’émotions que voilà !
Surprise pour ma mère qui ne savait pas qu’on serait là ,
Le touchant cadeau de mes enfants a provoqué mes larmes de joie.
J’ai du mal à réaliser, l’âge que pourtant j’ai.
On ne se voit pas vieillir, on reste jeune, dans son idée.
Et pourtant nos enfants ont pris notre place.
C’est leur vie qui se joue aujourd’hui sur la place.
Nous, on ne fait que partie du décor.
Pourtant, je me souviens d’hier encor…
Ce sera demain, je m’en souviens,
Mes enfants auront à leur tour des enfants,
Et je deviendrai « Mamie Miam » assurément.
Allez savoir pourquoi, c’est ainsi :
Mes deux enfants me l’ont prédit.
C’était hier, c’est aujourd’hui, ce sera demain,
Des images de ma Vie, je m’en souviens, je m’en souviens…
Napola
28/06/12
* Arrivée en France avant l'âge de 3 ans, mes parents m'ont mise à l'école alors que je ne connaissais pas encore le Français.
Amitiés à tous les Oasiens et bonne journée !
Napola