Il aimait cette ville que chantait le poète,
Lorsqu' un jour la camarde enleva notre roi
A l' insu de ses fans dans sa ville de Sète,
D' où il nous reviendra de son enterrement
Car il est un proverbe qui nous le fait renaître
"La cité des dauphins, celle où l' on meurt trois fois" .
Les baigneuses estivantes se noient dans ses recueils,
A Brive La Gaillarde, le marché est en deuil,
Tandis que dans sa cage, un gorille attristé
Ne verra plus jamais l' instant de liberté,
Dans les vers libertains que notre troubadour
A donné à ce singe, pour son premier amour,
Ce juge malchanceux qu il a su honorer
Et que quelques idiots (hypocrisie oblige)
Ont fait sa renommée trop longtemps censurée .
Sur sa pierre tombale c' est le grand désarroi,
Desgens de toutes parts viennent à son souvenir;
Nous autres lessétois, cela nous fait sourire,
Car ils ne savent pas qu' à Séte on meurt trois fois .
Il est un grand poète qui n' est jamais parti,
si ce n' est quelque temps, un tour au paradis,
dévergonder Saint Pierre, et même Jésus Christ,
Pour leur chanter "Fernande"et le "De Profundis" .
Alors quand les muses et les dieux seront encanaillés,
Que trente ans de chansons les auront ennivrés,
Il reviendra vers nous, notre grand commodore,
Pour léguer ses chansons à nous les bons vivants
Qui l' avons estimé, et le vénérons encore,
De ses airs de guitare que lui porte le vent .
Il est né une fois à Sète un grand poète....
Mais...vous ne savez pas?Qu' à Sète on meurt trois fois .
JR,mon père