C’est sous la lumière vive
Que j’ai vu l’ombre de l’homme
J’en fus si terrifié, que j’ai fuis
À toute vitesse dans l’exil
En ce petit coin tranquille
Où seul le matin s’égosille
De la dorure d’un ciel ouvert
À mon angoisse résistante
Puis un jour, sur la longueur de ma porte
Le son retentissant de quelques phalanges
Effaça ma quiétude bien établie
J’ai ouvert, drôlement curieux de ce pic-bois
Qui se jouait de moi, comme un garçonnet
Pris d’ennui soudain en la belle forêt.
Moi qui tenais un bout de pain, fut bien surpris
De rencontrer un regard si farouche
Tassant l’espace de la politesse
Elle m’a demandé le gite d’une nuit
Pour échapper à ce qui la poursuit
À tout moment, sans coup de trompette
J’ai sorti de mon placard l’odeur de juin
L’ai laissé se répandre comme un jardin
Sur ma chaise tes tremblements ont cessé
Je pouvais y voir toute la floraison de l’été
p.s. petit poème pour les gens souffrant d'anxiété
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sylvianni