C'est la barbe blanche
Et les cailloux aux pieds
Que j'ai appris tard
à voir loin et grand
Sur la voûte de mon dos
Souvent l'orage est passée
Affrontant bien des dangers
Sur le tumulte de l'ire
Quelques débris de bonheur,
Parfois, ont envahi mes yeux
Quand distrait, je baissais la garde
Sur mes chemins pauvres et étroits
Je pouvais alors sentir
Toute la force du monde
Surgir de derrière l'ornière
De mon ciel veuf, solitaire
J'étais alors un jeune homme
Éclairé par une ronde lune
Poursuivant le bref repos
D'un soir sans plus de combat.
C'est avec la démarche fade
Et les épines aux genoux
Que j'ai appris à marcher
À côté de la misère
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sylvianni